Le grand jeu
Pierre Blum (Melvil Poupaud) fait la connaissance de Joseph Paskin (André Dussollier) sur la terrasse d’un casino. Le joueur, très loquace, commence à lui poser des questions indiscrètes dans un but bien précis. Peu après, Blum est sollicité pour rédiger anonymement un livre consacré à l’insurrection. La vie des deux hommes est subitement mise en danger à la suite de sa publication.
Qu’elle est loin l’époque glorieuse où Pierre Blum, jeune écrivain engagé, gonflait les rangs des militants d’extrême‑gauche et accouchait d’un manifeste incisif sur le système au début du millénium. Désormais quadra divorcé et désargenté, il occupe une petite chambre de bonne et a définitivement troqué ses idéaux contre des réflexions cyniques à toute épreuve. Un personnage sombre et désabusé donc, dont la rencontre avec un homme mystérieux (Paskin travaille pour le compte de politiciens) va déclencher un séisme silencieux.
Car c’est en partie dans les coulisses de la machine politique que se tisse la trame narrative complexe du thriller de Nicolas Pariser. L’exil, les fouilles d’appartement, les enlèvements et la tension croissante qui en résultent étant les conséquences de combines tenues hors‑champ, afin de dérouter son protagoniste comme les spectateurs. Un Grand jeu machiavélique mais délectable somme toute.