Demain
Enthousiasmant. Enivrant d'énergie positive. Émouvant. Le film de Cyril Dion et de sa compagne, la comédienne Mélanie Laurent, réussit en deux heures à faire ce que les politiques ‑les écologistes en particulier‑ ne sont pas parvenus à réaliser avec tous les moyens qu'on leur connaît : donner des ailes à l'écologie au sens large. Non pas celle des partis (les réalisateurs se gardent bien ‑et à raison‑ de faire intervenir le moindre élu), mais celle de tous ceux qui ont fait de leurs idées un véritable mode de vie, fédèrent au‑delà de leur communauté et, peu à peu, changent non seulement leur propre vie, mais améliorent celle des autres. Tout est pourtant parti d'une étude alarmante parue dans la revue Nature en 2012, dans laquelle Elizabeth Hadly, Anthony Barnosky et une vingtaine d'autres scientifiques annonçaient qu'une partie de l'humanité pourrait disparaître avant 2100…
Au lieu de pointer ce qui ne fonctionne pas, Mélanie Laurent et Cyril Dion, créateur du mouvement Colibri avec Pierre Rabhi en 2007, qui a déjà produit en 2010 le film de Coline Serreau Solutions locales pour un désordre global, dont Demain est une sorte de prolongement, arpentent le monde (Danemark, Grande‑Bretagne, États‑Unis, Suisse, Suède, Réunion, Belgique, Finlande, Islande, Inde du Sud, France) à la recherche des initiatives les plus positives et porteuses d'espoir pour notre planète et ses occupants.
Un road‑trip didactique et joyeux qui aborde tous les sujets (agriculture, économie, énergie, démocratie, éducation) et se veut certes le plus vulgarisateur possible, mais nous embarque dans un voyage au cœur des solutions qui ont fait leurs preuves et dont la réussite est indiscutable : la sinistrée ville de Détroit et ses 1 600 fermes urbaines et périurbaines pour ravitailler la population en produits frais (aux États‑Unis, la nourriture parcourt en moyenne 2 400 km entre son point de production et son lieu de consommation), Todmorden en Angleterre et son expérience de réappropriation de l'espace urbain et d'autosuffisance alimentaire, l'Islande et sa géothermie, Copenhague et sa totale autonomie en énergies renouvelables d'ici 2025 (où tout a déjà été pensé pour connecter vélos et transports publics dans un rayon de 80 km), San Francisco et ses déchets (pardon, matière première !) recyclés à 80% jusque dans les vignes de Napa Valley, la Suisse et son système de monnaie complémentaire Wir… La liste est longue et le constat implacable : les solutions durables ne sont pas globales, mais locales. Et chacun peut agir au sein même de son foyer, son entreprise, sa rue, son village, sa ville…
En France, par exemple, les fermes de permaculture se développent un peu partout. Luxuriantes, biologiques et aussi rentables sur de petites surfaces que les immenses exploitations de monoculture nécessitant de coûteuses infrastructures, il ne tient qu'à vous de consommer en toute connaissance de cause et d'apporter votre soutien à celles et ceux qui vous veulent du bien.
Demain, le doc passionnant qui nous ouvre les yeux et agrandit le cercle vertueux.