Les combattants
Après le décès de leur père, Arnaud (Kévin Azaïs), la vingtaine, et son frère Manu (Antoine Laurent) tentent tant bien que mal de reprendre l’entreprise familiale à leur compte. Le programme se retrouve chamboulé quand Arnaud fait la connaissance de Madeleine (Adèle Haenel), une jeune femme athlétique convaincue de l’imminence de la fin des temps. Afin de se préparer à l’inéluctable, elle saisit l’occasion de suivre un stage d’été dispensé par l’armée. Fasciné par cette nature si peu ordinaire, Arnaud s’embarque avec elle pour le camp d’entraînement.
Premier long métrage de Thomas Caillez (ancien étudiant de la Fémis), Les combattants allie la comédie romantique au cinéma d’anticipation, et cela fonctionne à merveille. Une fois consommé le chapitre des antagonismes entre Madeleine, bloc de muscles taillé pour résister, et Arnaud, gringalet hésitant, l’histoire emprunte les chemins détournés de la robinsonnade.
Les deux personnages se retirent du groupe de jeunes apprentis militaires et restituent, dans une forêt landaise subitement devenue hostile, les étapes indispensables à la survie. Bientôt, la menace apocalyptique tant appréhendée par Madeleine se concrétise à une échelle réduite, mais ce n’est pas forcément le plus préparé des deux qui peut affronter le pire. Ainsi, ces combattants d’un nouveau genre annoncent la nécessité d’une union contre l’adversité, comme à l’origine du monde.
Rafraîchissante et poétique, la comédie multi‑facette de ce jeune réalisateur prometteur n’aura pas démérité son César du meilleur Premier film.