Nos étoiles contraires
Condamnée par un cancer incurable depuis l’enfance, Hazel Grace (Shailene Woodley) n’attend pas grand‑chose du groupe de soutien qu’elle fréquente depuis peu. Pourtant, un jour, elle fait la connaissance d’Augustus (Ansel Egort), un adolescent débordant d’énergie, pourtant aussi malade qu’elle. En dépit des circonstances, ils s’apprêtent à partager une romance unique en son genre.
Adaptation éponyme du best‑seller de John Green, Nos étoiles contraires n’a pas démérité son succès auprès du box‑office US, puis hexagonal. Sans jamais céder aux combines prévisibles du « teen‑mélo » réputé niaiseux, le film parvient à introduire juste ce qu’il faut de subtilité et d’humour, en écartant le pathos qui lui tendait si facilement la perche.
Hyperconscients de leur passage chronométré sur terre et des limites même de leur propre corps (en attestent la séquence touchante dans laquelle la jeune fille pantelante décide, à la place de ses poumons cancéreux, de poursuivre son ascension dans la maison d’Anne Franck, ou encore leur premier moment d’intimité lors duquel les deux amants font l’inventaire des jambes estropiées ou de l'appareil respiratoire en rade d’oxygène), Hazel et Gus appréhendent leur quotidien avec un sens décapant de l’auto‑dérision.
S’ils n’éradiquent pas le mal qui les ronge, ils s’y adaptent en se moquant de lui et de cette façon, remportent la victoire. « Mon histoire, ce n’est pas du cinéma », annonce la protagoniste dès le début du film. Il n’y a pourtant que lui pour sublimer les tragédies ordinaires. Nos étoiles contraires est une ode à la vie que l’épreuve d’un temps limité intensifie.