Engrenages saison 5
Profondément ancrée dans la culture du polar français sans concession à la manière de Police District ou Mafiosa, et moins caricaturale que Braquo, la cinquième saison d’Engrenages est sans nul doute la nouvelle référence française du genre à la télévision, désormais fabriquée comme une série US.
Depuis neuf ans maintenant (Engrenages date de 2005), la série ne cesse de s’améliorer au fil des saisons. Une tendance qui se confirme une fois encore. Caroline Proust, qui tient le rôle principal, précise : « Avant de commencer l’écriture de la saison 5, le producteur Vassili Clert a invité toute l’équipe ‑comédiens, scénaristes, producteurs‑ à revoir les saisons précédentes et à relever ce qui n'allait pas et préciser ce qu’il fallait perfectionner ». Et dès les premiers épisodes de la saison, l’utilité de cette réflexion préalable est sans appel : les personnages sont plus fouillés, l’alternance des enjeux professionnels et privés d'une grande fluidité et les dialogues remarquables, évitant toute vulgarité ou facilité opportunistes.
Cette nouvelle exigence d’écriture est aussi le fruit d’une méthode appliquée par Anne Landois, co‑créatrice de la série avec Alexandra Clert et qui, dès le départ, a souhaité travailler « à l’américaine » : du casting au choix des décors en passant par la supervision des scénarios, Anne Landois a tout supervisé dans un souci de cohérence et d’efficacité. Le résultat est d’autant plus probant que dès la lecture des scénarios, les comédiens de la série ont été conquis, ce qui n'avait pas toujours été le cas auparavant.
Dialogues d’excellente qualité, intrigue plus cohérente, enjeux plus intenses, Engrenage saison 5 offre quelques moments d’émotion rares (épisode 6), de tension (tous les épisodes) et un final qui laisse exsangue.