Midnight Express
C’est avec Fame le film le plus célèbre d’Alan Parker, et sans doute son meilleur.
Issu de l’école anglaise et de la publicité, comme son ami et concurrent Ridley Scott, Alan Parker fut l’un des chefs de file du cinéma américain des années 1980 et l’un des plus brillants représentants de son esthétique (cadrages au couteau, lumière ultra‑léchée, BO électroniques, ici Giorgio Moroder).
Avec Midnight Express (1978), Parker s’inspire de l’histoire de Billy Hayes et décrit l’enfer vécu par ce touriste américain, arrêté à l’aéroport d’Istambul pour détention de haschich et emprisonné en 1970. Débute alors un cauchemar intégral où, de procès en procès, Hayes se retrouve condamné pour l’exemple à trente ans de prison.
À l’époque, le film fit aussi scandale. On reprocha à Parker de livrer une version apocalyptique des prisons turques et donc de la Turquie, à travers des gardiens barbares et tortionnaires. La lente déchéance de Billy Hayes, porté par un Brad Davis exceptionnel (on le retrouvera dans Querelle de Fassbinder en 1982), offre à Parker l’occasion d’une succession de scènes éprouvantes, des humiliations dont sont victimes les prisonniers (John Hurt, au bord de la folie) à la scène de l’évasion finale, en passant par le face à face pathétique de Hayes et de sa dulcinée, séparés par la vitre d’un parloir. Rappelons enfin que le scénario fut coécrit par Oliver Stone.
Un film culte et puissant qui n’a pas pris une ride. Dans nos tiroirs depuis un moment en Blu-Ray, nous ne pouvions passer outre.