Cartel
Dès les cinq premières minutes de Cartel, on est obligé de se pincer en se demandant comment le réalisateur d’Alien, Gladiator et Blade Runner, a pu se conspuer de la sorte. La suite (version longue ou courte) n’est pas meilleure et enlise le film dans un récit incompréhensible d’une vulgarité affligeante (voir la scène où Cameron Diaz se frotte allègrement le sexe en effectuant un grand écart facial visqueux sur un pare‑brise de voiture douteux devant le regard vitreux d’un Javier Bardem libidineux… un sommet !).
Même la distribution quatre étoiles ne fait pas illusion une seule seconde, seul Michael Fassbender tente de sauver les meubles sans grande conviction. Il faut dire que les dialogues inutilement ampoulés ne les aident pas beaucoup, tout comme les considérations socio‑philosophiques de bas étage.
C’est d’autant plus rageant que la mise en scène du réalisateur est soignée, les plans magnifiques et la lumière à tomber. Le premier scénario de l’écrivain Cormac McCarthy, Pulitzer 2006 (No Country for Old Men, La route) méritait sans doute un autre traitement. Ou pas de film du tout.