par Laurence Mijoin
28 mars 2014 - 13h20

Le Hobbit : la désolation de Smaug

VO
The Hobbit : the Desolation of Smaug
année
2013
Réalisateur
InterprètesMartin Freeman, Richard Armitage, Ian McKellen, Orlando Bloom, Evangeline Lilly, Aidan Turner, Cate Blanchett, Christopher Lee
éditeur
genre
notes
critique
7
10
label
A

Partis de la Comté dans le premier volet, Le Hobbit : un voyage inattendu, Bilbon Sacquet (Martin Freeman, le docteur Watson de la série Sherlock) flanqué des treize Nains d’Erebor poursuivent leur périple en direction de la Montagne Solitaire, royaume perdu des Nains dont les entrailles rocheuses sont désormais occupées par le terrible dragon Smaug (« joué » en motion capture et doublé par Benedict Cumberbatch, héros de Sherlock !). L’avare reptile veille, assoupi, sur le gigantesque trésor des Nains que ces derniers vont tenter de récupérer, bravant tous les dangers. Mais la plus puissante des menaces, plus destructrice que les orques et les hordes d’araignées géantes, pourrait bien surgir là où on l’attend le moins…

Après Le seigneur des anneaux, sa monumentale trilogie d’après les romans de Tolkien, Peter Jackson avait visiblement du mal à quitter la Terre du Milieu et ses habitants. L’adaptation, en trois volets, du livre Bilbo le Hobbit allait lui permettre de retrouver cet univers chéri et de proposer aux fans d’heroic fantasy une nouvelle salve de péripéties enchanteresses.

Entamée, donc, avec Le Hobbit : un voyage inattendu, chapitre d’ouverture au ton léger, presque enfantin, qui aura titillé la corde sensible des amateurs d’aventures à l’ancienne et naïves, ce second triptyque glisse vers des forces plus obscures avec le second épisode, film charnière qui laisse augurer un final dantesque.

Car à l’aventure, enlevée et trépidante (géniale séquence de la descente des rapides dans des tonneaux), s’ajoutent des éléments plus sombres, comme l’odyssée parallèle de Gandalf (Ian McKellen), la menace du mystérieux Nécromancien ou encore la prophétie qui pèse sur les habitants de Lacville. Mais surtout, c’est l’ambiguïté croissante de Bilbon et des Nains, progressivement pervertis par le Mal et le désir de pouvoir (l’anneau magique pour le premier, l’or et l’Arkenstone pour les Nains), qui fait de cette Désolation de Smaug un film aux enjeux plus forts, avant l’ultime assaut qui pourrait bien rivaliser avec Le retour du roi en termes d’ampleur.

Alors, Le seigneur des anneaux et Le Hobbit, même combat ? Car en reprenant la même structure et les mêmes atours, Peter Jackson pourrait bien livrer deux trilogies quasi jumelles et, par conséquent, manquer de surprendre ses fans de la première heure. En attendant, ne boudons pas notre plaisir, car des films d’aventure sincères et généreux comme celui-ci ne courent pas les salles. Et malgré ses faiblesses (le développement de certains personnages archétypaux mais sans véritable charismatique, le retour de Legolas, réduit à l’état d’appui scénaristique, l’arrivée de Tauriel, la « touche féminine » incarnée par Evangeline Lilly, pour l’instant trop unidimensionnelle), cette épopée avec trésor aveuglant, dragon titanesque et lutte du Bien contre le Mal grisera avec délice le cinéphile qui se souvient avec émotion de ses premières séances en compagnie d’un certain Indy…

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The Hobbit : the Desolation of Smaug
Tous publics
Prix : 24,99 €
disponibilité
16/04/2014
image
2 BD-50, 161', zone B
2.40
HD 1 080p (AVC)
16/9
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 7.1
Anglais DTS-HD Master Audio 7.1
Anglais Audiodescription
Italien Dolby Digital 5.1
Chinois Dolby Digital 5.1
sous-titres
Français, anglais pour malentendants, italien pour malentendants, néerlandais, chinois
10
10
image
La sensation de rendu un peu vidéo de la première trilogie a définitivement plié bagage pour laisser place à une image toujours aussi belle et typique mélangeant les prises du vues réelles captées en pleine nature, les reconstitutions en studio sur place en Nouvelle‑Zélande et l'imagerie virtuelle signée Weta Workshop, la société de Peter Jackson. Le tout est assemblé avec art et confère à l'ensemble un environnement de conte de fées merveilleux et enfantin. Ainsi, on se délecte de découvrir de nouveaux lieux comme Lacville, la cité lacustre, ou encore l'antre du dragon, dormant sur des tonnes d'or. Mention spéciale d'ailleurs à Smaug, absolument magnifique de réalisme et présent tout au long d'une séquence conséquente. On imagine à peine le travail réalisé en amont rien que pour ce passage. Évidemment, la photographie corsée en noir et fortement contrastée apporte la touche lugubre nécessaire au récit. Zéro défaut de master. Grandiose.
10
10
son
On commence par la VO 7.1, notre piste préférée. Bien que bénéficiant d'un mixage identique à celui de la VF, son débit presque deux fois plus important (on titille à plusieurs reprises les 6,4 Mbps contre 3,4 pour la VF) change la donne au niveau de l'impact et de la pression acoustique. Tout est plus terrible en VO, notamment les basses qui viennent vous chatouiller l'échine avant de finir leur course folle le long des murs. Ces salves dévastatrices restent éparses tout en long du film et ne nous fatiguent pas outre mesure. Un bon point. Autre point positif de la VO, les voix plus appropriées à l'ambiance du film. Celle du dragon est caverneuse à souhait et participe grandement à l'immersion au cœur de l'action. À propos des voix, notons par exemple que celle de Smaug est étrangement dispatchée à l'arrière en VF. Ce n'est pas mauvais en soit, juste différent et inhabituel. La bande-son du compositeur Howard Shore brille quant à elle par sa fusion avec l'action. Son mixage au cordeau avec les dialogues relève du grand art. Bravo.
10
10
bonus
- Nouvelle-Zélande, pays de la Terre du Milieu, partie 2 (7')
- Peter Jackson vous invite sur le tournage à travers la Forêt Noire, Lacville et Dale pour découvrir la réalisation des scènes-clés du film (40')
- Quatre vidéos de production : coulisses techniques du film (37')
- Trois bandes-annonces
- Bande-annonce de Le Hobbit : un voyage inattendu en version longue
- Bande-annonce du jeu vidéo
- Copie digitale Ultraviolet
Comme sur le premier volet, le petit guide touristique 100% Nouvelle‑Zélande est toujours là : malgré son trop court minutage (7'), c'est un ravissement pour les yeux. On embarque ainsi en hélico aux côtés des comédiens qui se rendent sur les lieux de tournage pour leur scène : montagnes enneigées, rivières magiques, plaines verdoyantes ou pierriers arides, Peter Jackson a sélectionné avec soin les meilleurs spots, qu'il connaissait parfois depuis l'enfance. Le gros morceau de ces bonus est la section « Peter Jackson vous invite sur le tournage ». 40 minutes pour vivre en accéléré une journée de tournage. Au programme : bénédiction de l'équipe par les Maori, 1 100 techniciens à l'œuvre (en nocturne pour l'équipe déco qui travaille d'arrache‑pied toutes les nuits depuis près de six mois), ateliers prothèses, instants d'intimité avec les Nains dans leur caravane, moments de flottement entre deux prises (ou l'art de faire des siestes‑éclair), confidence de la cantinière qui s'étonne que les races se rassemblent entre elles pour le déjeuner (les Elfes avec les Efles, idem pour les Nains et les orques…). Bref, c'est toute la vie d'une équipe de film qui est montrée ici, dans le sillage de Peter Jakson, son mug perpétuellement à la main. La dernière partie, « Quatre vidéos de production », pointe des aspets particuliers du tournage comme les accessoires et costumes (un film comme celui‑ci peut nécessiter la création de 2 000 objets rien que pour une scène !), ou encore l'enregistrement de la musique en compagnie du réalisateur et de Howard Shore. Un bonheur de cinéphile.
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