The Americans saison 1
Cette première saison de The Americans présente la particularité d’avoir été écrite et supervisée par Joseph Weisberg, qui a travaillé au sein de la Direction des opérations de la CIA de 1990 à 1994. Il en ressort une authenticité et un sens du réalisme assez bluffants.
Nous sommes dans les années 80, Genesis passe à la radio, les jeans se portent haut, Reagan est président des États‑Unis et entretient des relations belliqueuses avec l’Union Soviétique. Dans ce contexte, Elizabeth et Philip Jennings, un couple habitant dans une banlieue résidentielle de Washington DC, élève tranquillement ses deux enfants. Voisins idéaux, ils sont toujours prêts à rendre service, y compris à la famille qui vient tout juste de s’installer en face de leur pavillon. Un couple vacillant dont le mari, souvent absent, est un agent du FBI. Ce qui ne devrait poser aucun problème à Elizabeth et Philip Jennings, s’ils n’étaient en réalité deux agents actifs du KGB…
Voici une série qui a le mérite de proposer un voyage dans le temps singulièrement édifiant : qu'il s'agisse du fond (la tentative d'assassinat de Reagan et tous les faits réels abordés) ou de la forme (rappelons‑nous du temps où les cellulaires n'existaient pas), le travail est exemplaire. À l'image des acteurs qui incarnent ce couple d’espions, Matthew Rhys (Brothers & Sisters) et Keri Russell (Mission impossible : protocole fantôme), criants d’authenticité et parcimonieux dans leur jeu (on est loin des personnages caricaturaux de 24 heures chrono ou Homeland sur un thème similaire).
Pour le reste, The Americans est une belle réflexion sociétale sur la paranoïa. Et même si on est plus proche d’un Espion qui venait du froid que d’un James Bond (sur l'autel de la véracité historique, Joseph Weisberg oublie parfois de faire de la « fiction »), on passe un excellent moment devant cette illustration solide de la rivalité tenace URSS/USA de l'époque, en dépit de l’arrêt de la Guerre froide. Pour preuve, l'idée de la série a surgi chez Dreamworks après la récente affaire des « illégaux » découverts sur le sol américain en juin 2010.