Evil Dead
Bien décidée à surmonter son addiction à la drogue, Mia (Jane Levy) s’est retirée dans la cabane de son enfance, isolée au fond des bois. Son frère David (Shiloh Fernandez) et trois amis l’accompagnent afin de l’aider dans son sevrage. Bientôt, la découverte d’un livre très ancien va changer la cure en cauchemar.
Remake du film culte de Sam Raimi (adoubé par le réalisateur en personne), Evil Dead n’a pas la prétention de renchérir sur les expérimentations visionnaires de l'époque ou les trouvailles de carnage toujours plus extrêmes de sa matrice d’origine. Ici, les archétypes sculptant le genre (personnages stéréotypés et transgression niaiseuse des carcans puritains à coups de sexe et d’alcool) sont pertinemment dépassés, grâce à l’irruption de jeunes motivés par des enjeux réfléchis.
C’est précisément à partir d’une mission de désintoxication qu’affleure la lecture horrifique à deux niveaux du film. En manque, Mia pourrait être l’objet de délires hallucinatoires, mais le décryptage du Necronomicon (le fameux livre des morts) rouvre une brèche et permet l’offensive sauvage des forces du Mal, suggérée notamment par une formidable citation formelle, soit l’usage terrifiant des mouvements en shaky cam (caméra subjective extrêmement mouvante) dans la forêt brumeuse, accompagnée d’un roulement d’outre‑tombe.
Enfin, ce crescendo du gore redonne foi en la série B outrancière, à la fois hommage et précieux renouement avec le cinéma de genre des années 70 (La colline a des yeux, La dernière maison sur la gauche, Massacre à la tronçonneuse), poisseux et dérangeant à souhait. En 1981, Evil Dead refermait à son tour cette vertigineuse décennie.