Warm Bodies Renaissance
Dans un monde post‑apocalyptique, les humains vivent en autarcie, à l’abri des assauts de morts vivants toujours plus nombreux et affamés. Pourtant, lors d’une expédition qui tourne mal, Julie (Teresa Palmer) est sauvée de justesse par un jeune zombie (Nicholas Hoult), qu’elle surnommera « R ». Il l’emmène dans son domaine et, contre toute attente, commence à éprouver des sentiments, complètement proscrits par sa condition de cadavre ambulant. Ensemble, ils vont tout mettre en œuvre pour prouver que l’armée des morts a changé et revient peu à peu à la vie.
Si la mythologie du vampire distille sa sève glam et sexy dans des produits pro‑Young Adult (Twilight, Vampire Diaries), le zombie éprouve davantage de difficultés à s’offrir sa part d’élégance, et pour cause : absence totale d’affect, borborygmes faisant office de langage, démarche brinquebalante et sérieux problèmes épidermiques.
Jonathan Levine (All the Boys Love Mandy Lane, 50/50) s’empare précisément de cette contrainte pour réinventer (voire relifter) la figure déliquescente que nous connaissons bien. Les monologues de R marquent aussi bien une distance naïve quant à sa nature zombifère, qu’une amorce de conscience, en passe de se propager.
La romcom, pourvue d’une irrésistible bande originale (Bruce Springsteen, Bob Dylan, Bon Iver…), cite la tragédie de Shakespeare (R, comme Roméo, soupirant au balcon de Julie) et bifurque aussitôt vers les miracles enchantés des contes de fées, dès lors que le paria monstrueux et son clan finissent par rejoindre la norme. Tout est bien qui finit bien.