La chute de la Maison-Blanche
L'ex‑clippeur Antoine Fuqua, devenu une référence en matière de films d'action dans les années 90 et 2000 (Un tueur pour cible, Training Day, Shooter), revient aux affaires avec un casting solide mais un scénario visiblement aussi fragile que son budget (cf. les effets spéciaux pas au niveau).
Dans La chute de la Maison‑Blanche, Gerard Butler, un ancien des services secrets évincé après un accident qui coûta la vie de la Première dame des États‑Unis (Ashley Judd), se retrouve aux prises avec des terroristes nord‑coréens détenant le président (Aaron Eckhart) dans le bunker de la Maison‑Blanche. Après un assaut pas crédible une seule seconde, qui a laissé sur le carreau la garde rapprochée du président et tient à distance toute l'armée US, un seul homme, infiltré au cœur de l'action, est capable de sauver non seulement le président, mais aussi son fils, ses ministres et le pays tout entier, le but de l'opération terroriste étant l'explosion de toute la force nucléaire des États‑Unis sur leur sol.
Si l'on sait que l'assassinat de JFK a infusé une bonne partie du cinéma américain depuis les années 70 (voir l'excellent 26 secondes, l'Amérique éclaboussée de Jean‑Baptiste Thoret), les attentas du 11 septembre semblent avoir pris le relais, et pas toujours de la manière la plus subtile (n'est pas Kathryn Bigelow qui veut, voir l'excellent Zero Dark Thirty). C'est le cas ici avec ce gros 24 heures chrono boursouflé au patriotisme binaire. Mais Jack Bauer n'est pas là et Fuqua enchaîne en un temps record les clichés les plus primaires. Chaque plan ou presque réfère aux attentats du World Trade Center, jusqu'à la dernière seconde du film où le garde du corps zélé lance au président sain et sauf, sur un tapis de cadavres déchiquetés, un monstrueux : « et désolé pour la déco ravagée ».
Insupportable, bourrin, violent et décevant de la part de Fuqua, qui sait pourtant y faire côté mise en scène et nous avait habitués à mieux.