20 ans d'écart
De retour d'un voyage d’affaires, Alice Lantins (Virginie Efira), 38 ans, fait la connaissance dans l'avion de Balthazar (Pierre Niney). Elle est belle, brillante et ambitieuse. Il est étudiant, plutôt gauche et surtout très jeune. Dans la précipitation, Alice oublie sa clé USB, élément vital pour cette presque quadra, perfectionniste et accro à son travail (un magazine de mode) qui écrase tout, à commencer par sa vie privée, inexistante. Lorsque la jeune femme réalise que son côté « bourgeoise coincée » est un frein à l’obtention d’une promotion, elle décide de casser son image et feint une idylle avec le jeunot, qui ne passera pas inaperçue.
Avec 20 ans d’écart, le réalisateur David Moreau quitte son genre de prédilection, le cinéma d’horreur (Ils en 2006, The Eye en 2008) et s’attaque délicieusement à la comédie romantique.
En jouant la carte des antagonismes (jeunesse contre maturité) et en l’intégrant à l’ère du temps (le phénomène en vogue de la cougar ou milf), cette romcom décalée, portée par l’excellente interprétation de protagonistes en osmose, se moque des clichés (l’arrivée affriolante d’Alice à la fac tournée au ralenti, l’amant reconverti en stagiaire pour que les proches ne soupçonnent pas leur nuit torride ou encore les balades en amoureux sur une Vespa rose bonbon), autant qu’elle pose un regard à la fois tendre et rempli de dérision sur les diktats imposés par la société. Une bonne surprise.