The Impossible
Maria et Henry partent avec leurs trois enfants à Phuket en Thaïlande pour fêter les vacances de Noël au soleil. Mais le 26 décembre 2004, un énorme tsunami sépare la famille en deux. Au milieu de centaines de milliers d’autres personnes, ils vont tenter de survivre.
Le réalisateur de L’orphelinat, Juan Antonio Bayona, démontre avec The Impossible qu'il est un réalisateur surdoué et incontournable, dont la mise en scène puissante est au moins aussi étonnante que le jeu de ses comédiens, Naomi Watts et Ewan McGregor en tête, absolument bouleversants d’émotion. Un long métrage de survie d'un réalisme cru et implacable, qui n'a pas laissé indifférent lors de sa sortie au cinéma. Nous y reviendrons.
Dans un premier temps, Bayona utilise avec brio tous les moyens à sa disposition (maquettes, modèles réduits, images de synthèse et autres astuces cinématographiques…) pour plonger le spectateur au cœur de la catastrophe. Puis, dans un second temps, il s’attarde sur les conséquences du tsunami à travers le regard du père de famille, complètement déstabilisé au milieu de centaines de milliers de victimes, toutes bouleversées, comme lui, par la catastrophe. L’histoire a d’autant plus d’impact qu’elle est rigoureusement vraie, dans ses moindres détails.
D’aucuns ont donc crié au scandale lors de la sortie salles, dénonçant la manipulation lacrymale (en effet, il faut prévoir les Kleenex, et pas qu'un seul) et une utilisation de l’angoisse et du suspense singulièrement déplacée (Ewan McGregor retrouvera‑t‑il ses enfants ?). Mais c’est un peu comme si on reprochait à Spielberg d’en avoir fait trop avec Il faut sauver le soldat Ryan. Car c’est bien de cela dont il s’agit : The Impossible aurait parfaitement pu être un film de Spielberg. Il en a la puissance, la maîtrise et l’épure émotionnelle. Pour son deuxième film, Juan Antonio Bayona se hisse donc au rang des plus grands.