De l'autre côté du périph
Depuis La chèvre (1981) et Les compères (1983) de Francis Veber, portés par l'impérissable duo comique Pierre Richard‑Gérard Depardieu, le buddy movie (cliquer pour accéder à notre Cinécult' consacré au genre) n'avait plus vraiment fait parler de lui en France. Le principe : deux types mal assortis et que tout oppose doivent collaborer pour mener à bien leur mission commune.
Ici, un jeune capitaine du 36 quai des Orfèvres guindé et procédurier, incarné par Laurent Lafitte (que l'on découvre pour la première fois dans un rôle un peu plus musclé qu'à l'habitude, et toujours aussi convaincant), se retrouve flanqué d'un policier de banlieue anticonformiste et gesticulant aux méthodes radicalement différentes des siennes (Omar Sy, plus agile dans le rôle du distributeur automatique de vannes que dans celui du flic de terrain). Suite à la découverte d'un cadavre sous un échangeur autoroutier, ils vont mener l'enquête de part et d'autre du périphérique. Comprendre : dans Paris et ses quartiers chics et au cœur de la banlieue et ses trafics en tous genres. Deux mondes opposés, mais aussi deux hommes et deux styles.
Sur une histoire qui, au fond, importe peu, David Charhon offre à ses deux interprètes principaux l'occasion de mettre à profit toutes leurs dissemblances et leur tchatche naturelle pour une avalanche de saynètes à fort pouvoir comique. Un potentiel terni par le manque d'ambition scénaristique et l'opposition géographique simpliste capitale vs Neuf‑Trois (la Seine‑Saint‑Denis pour les non initiés). Malgré d'évidentes qualités esthétiques et un univers hyper‑référentiel (Starsky et Hutch, L'arme fatale, Le flic de Beverly Hills, Le professionnel…), le film peine à dépasser le stade de l'hommage trop appuyé à un genre.