par Carina Ramon
20 novembre 2012 - 12h32

The Dark Knight Rises

année
2012
Réalisateur
InterprètesChristian Bale, Gary Oldman, Tom Hardy, Joseph Gordon-Levitt, Anne Hathaway, Morgan Freeman, Michael Caine, Marion Cotillard
éditeur
genre
notes
critique
7
10
label
A

Après Batman Begins (2005) et The Dark Knight : le Chevalier Noir (2008), Christopher Nolan met un point final à sa trilogie reboot des aventures de Batman avec The Dark Knight Rises. Sept années et trois films au cours desquels le cinéaste aura donné à Christian Bale un rôle qui fera date, repeint en outre‑noir l'armure du seul super‑héros sans super‑pouvoirs, redessiné les artères de Gotham City à coups de gratte‑ciels géométriques et désincarnés, exploré toujours plus loin les arcanes criminels d'un monde impuissant face à une violence organisée, larvée au cœur des institutions.

Et dès le début, on retrouve toute la « charte Nolan » : une ouverture à couper le souffle (même si l'on retiendra assurément celle du Chevalier Noir pour le choc Heath Ledger en Jocker braqueur de banque : « I believe whatever doesn’t kill you, simply makes you… stranger »), un goût pour les scènes dantesques tournées avec une économie d'effets spéciaux, une ambiance sombre faite de pluie, de feu et de cendres, des prises d'otages sous haute tension, des dilemmes shakespeariens et un héros en perpétuel doute, marqué par la mort (ses parents, les femmes qui ont compté), la trahison et l'exil, mais toujours debout.

Après l'échec de la mort du procureur‑adjoint Harvey Dent et la mise au vert de Batman pour protéger le commissaire James Gordon (Gary Oldman), Bruce Wayne vit reclus et affaibli dans son immense propriété. Ombre de lui‑même, l'intrusion d'une élégante voleuse (Catwoman, Anne Hathaway, parfaite) ravive à peine la flamme. C'est la première partie du film et pas la meilleure : verbeuse, recollant péniblement les pièces d'un puzzle précédemment éclaté, abusant du flash‑back et dont on devine rapidement l'issue, soit envoyer Bruce Wayne droit en enfer par l'entremise d'un monstre sorti de nulle part (Bane, Tom Hardy, méconnaissable dans une carcasse de 90 kg), prêt à faire régner le chaos et à casser du Batman.

Passé ce cap, le « rise » (« s'élever ») du titre prend enfin toute sa signification pour amorcer le tournant du film. S'il fallait en passer par là, ne regrettons pas l'heure qui vient de s'écouler, lentement. Phenix renaissant de ses cendres, ruiné mais riche d'un profond bouleversement mental et physique, Bruce Wayne endosse dans un ultime effort le costume du vengeur masqué. Batman retrouve peu à peu sa superbe. L'action pure prend alors le relais sans autre forme de procès, tourne au film de guerre urbain, et réveille définitivement le spectateur, vibrant au son du Bat, le véhicule volant surarmé de Batman. Quant à Catwoman, on la retrouve gainée de cuir et filmée de près sur la moto de celui dont elle vient de ravir le cœur. Batman, super‑héros romantique ? Happy‑end au cœur d'une trilogie noir ébène.

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Tous publics
Prix : 29,99 €
disponibilité
28/11/2012
image
1 BD-50 + 1 BD-25 + 1 DVD-9, 164', toutes zones
2.40/1.78 (scènes Imax)
HD 1 080p (AVC)
19/6 natif
bande-son
Français Dolby Digital 5.1
Anglais DTS-HD Master Audio 5.1
Anglais Dolby Digital 2.0
Anglais Audiodescription
Italien Dolby Digital 5.1
Allemand Dolby Digital 5.1
Espagnol Dolby Digital 5.1
Thaïlandais Dolby Digital 5.1
sous-titres
Français, anglais, italien, allemand, espagnol, néerlandais, suédois, norvégien, finnois, danois, islandais, thaïlandais, chinois, cantonais, coréen, indonésien, anglais, italien, allemand pour sourds et malentendants
10
10
image
Ne vous attendez pas au moindre défaut. Nous avons cherché, il n'y en a pas. On retrouve bien sûr la photo glacée des deux premiers opus, l'omniprésence du noir et des teintes diluées, l'opposition organique (Batcave)/métallique (l'univers de Bane), les magnifiques plans aériens et nocturnes d'une ville sous haute tension et des scènes d'action tournées en Imax pour le plus grand bonheur des amateurs de belle et grande image. Nolan avoue au sein des bonus son désir de tourner l'intégralité du film en Imax, mais ce qu'il propose ici est déjà en soit une prouesse, ayant nécessité l'intervention des meilleurs spécialistes et même la modification du matériel Imax (viseurs, objectifs, magasins…). Une claque visuelle et une nouvelle trilogie, après Matrix, qui fera date.
10
10
son
Plein les yeux et plein les oreilles. Préparez‑vous à entrer de plein fouet dans une onde infragrave inédite. Un choc qui n'empêche pas le film de localiser un nombre incroyable d'effets à droite, à gauche, à l'avant et à l'arrière de la pièce, de sonoriser les véhicules avec force, de donner de l'impact aux dialogues, tout en restant naturel du début à la fin. Sans doute la grande force de cette bande‑son VO DTS-HD Master Audio 5.1, emmenée par la partition inspirée de Hanz Zimmer pour un voyage de tous les dangers à Gotham City. Face à elle, la piste française Dolby Digital 5.1 ne peut lutter, mais saura parfaitement contenter les réfractaires aux versions originales.
8
10
bonus
- The Batmobile (58')
- Behind the Scene : réflexion, production et personnages (111')
- Galerie d'art
- Quatre trailers
- App Second Screen pour smartphones et tablettes
- DVD du film
Notre coup de cœur va immédiatement au documentaire de près d'une heure sur la Batmobile à travers les âges (comics, séries, dessins animés et films bien sûr). Créateurs, dessinateurs, modélistes, acteurs et réalisateurs (dont Tim Burton, Joel Schumacher et Christopher Nolan) reviennent sur leur vision de la célèbre voiture de Batman et leurs souvenirs d'enfance avec, un point d'orgue, le rassemblement de toutes les voitures, et en mouvement s'il vous plaît. Un passage obligé pour les fans, qui en apprendront beaucoup sur les trucs et astuces pour rendre la Batmobile toujours plus impressionnante et agressive. Du côté des coulisses, vous trouverez moult modules sur tous les aspects du tournage, mixant interventions des intéressés, making of et extraits de film. L'ensemble est assez promo mais non dénué d'intérêt, loin de là : tournage en Imax (un tiers du film), émotion de l'équipe à l'heure de la dernière prise (la plupart des personnes ont travaillé sur les trois films et vu grandir leurs enfants au fil des tournages…), réalisation de l'impressionnant prologue (à ne pas louper : des mois et des mois de préparation pour deux jours de tournage à haut risque en Écosse !), visite de la Batcave, musique signée Hans Zimmer, focus sur diverses séquences (the Bat à découvrir dans la vidéo ci-dessous, la prison, le stade, les égouts…) et gros plans, pour finir, sur Batman, Bane et Catwoman. De quoi faire le tour de la question en deux heures. Et l'on reste coi devant l'élégance et le style Christopher Nolan, jours après jours, sur son plateau de tournage.
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