Lawrence d'Arabie
Voici enfin le chef‑d'œuvre de David Lean en Director's Cut et restauré en HD, mis en musique par Maurice Jarre.
L'histoire est directement inspirée de la vie de T.E. Lawrence (interprété par Peter O'Toole), officier britannique ayant participé à la Grande révolte arabe de 1916 à 1918. Des exploits suivis de près par un journaliste américain dépêché sur place, mais aussi et surtout relatés dans l'autobiographie de Lawrence, intitulée Les sept piliers de la sagesse. Un récit d'aventures autant militaire que littéraire : il n'en fallait pas moins pour que le cinéma s'empare du sujet.
Celui qui débuta comme archéologue au Moyen‑Orient et finira comme conseiller de Winston Churchill au Foreign Office, s'imprègne des années durant de la culture arabique. Il monte à chameau, parle de nombreux dialectes et fait siennes les tenues et coutumes locales. À l'aube de la Première guerre mondiale, Lawrence est envoyé par l’armée britannique en mission de renseignements dans la péninsule du Sinaï. Quelque temps plus tard, le voilà en poste au Caire, engagé en tant qu'agent de liaison entre Britanniques et Arabes. Il part alors dans le désert syrien sous le commandement de Fayçal Ibn Hussein, en guerre contre les troupes de l’Empire Ottoman. Lawrence parvient notamment à convaincre les Bédouins de coordonner leurs efforts afin d’aider les intérêts britanniques, dans le but de fonder une nation arabe indépendante moderne. Personnage brillant mais complexe, trouble et parfois décrié, Lawrence meurt en 1935 à l'âge de 46 ans.
Un budget de 15 millions de dollars et un tournage d'un an plus tard (en Jordanie, au Maroc, en Espagne et au Royaume‑Uni), le film de Lean et Spiegel (le cinéaste et le producteur avaient déjà produit ensemble Le pont de la rivière Kwaï avec Alec Guinness) récolte sept Oscars et entre directement au panthéon du cinéma.
Nous le retrouvons aujourd'hui à l'occasion de son cinquantenaire au sein d'une édition de toute beauté, qui restera sans doute longtemps dans nos mémoires. Paysages, scènes de batailles épiques, chevauchées fantastiques et célèbres plans panoramiques (de gauche à droite uniquement, pour appuyer l'idée de course en avant et de voyage) n'ont jamais été aussi beaux. Tout comme le jeune Omar Sharif, dont le rôle devait au départ échoir au Français Maurice Ronet (Ascenseur pour l'échafaud), qui accédera après ce film au rang de star internationale.