La cabane dans les bois
Cinq amis partent passer le week‑end dans une cabane au fin fond des bois. Ils ne se doutent absolument pas que le cauchemar les attend d’un œil ferme. Présenté de cette façon, le film du binôme Drew Goddard (Cloverfield) et son scénariste Josh Whedon (Marvel's the Avengers) pourrait intégrer d'office la case de l’énième slasher insipide.
Or, il s’avère que la poignée de personnages stéréotypés (soit la blonde superficielle, le beau gosse aux pectoraux prononcés, l’étudiant plutôt subtil, le décalé fumeur de joint et la vierge pas toujours effarouchée) sert une intrigue beaucoup plus complexe qu’elle n’y paraît, dès lors qu’une double lecture (voyeuriste de surcroît, mais nous n’en dirons pas plus) s'invite par l’intrusion d'une subtile mise en abyme.
Les codes du genre posés, il ne reste plus qu’à les interroger. La Faucheuse peut‑elle encore sévir après un rapport sexuel ? La diversité des monstres réunis pour l’occasion n’épuise‑t‑elle pas les ressources du système horrifique (accoutumé à une figure meurtrière, ou encore à la répétition de cette même figure, les morts vivants par exemple) ? Et pour affiner l’orientation « méta » de La cabane dans les bois, accueillons avec bonheur la sacrée dose d’humour et l’œil manipulateur du grand échiquier de l’horreur, pour veiller à ce que l’expérience soit un succès.