Le prénom
Dites‑vous tout à votre conjoint ? Non ? À votre meilleur ami alors ? À votre mère ou à votre sœur ? Rassurez‑vous, nous n'êtes pas le seul…
Lors d'une soirée qui s'annonçait des plus agréables à Boboland, Vincent (Patrick Bruel, très convaincant) annonce à sa sœur Babou (Valérie Benguigui), à son mari Pierre (Charles Berling) et à leur meilleur ami Claude (Guillaume De Tonquédec) le prénom choisi pour son enfant sur le point de naître. Retenue par son travail, la future maman (Judith El Zein) débarque en cours de route dans un appartement sous haute tension. Le prénom en question a fait l'effet d'une bombe. Un tacle en entraînant un autre, Vincent perd le contrôle de la situation et les langues se délient…
Moins que le prénom en lui‑même, et sur lequel s'est appuyée toute la promo de la pièce de théâtre dont est tiré le film (cherchez une minute, et vous trouverez), c'est surtout son effet boule de neige dévastateur que l'on suit avec délectation et un voyeurisme certain. De rebondissements en non‑dits qui éclatent, ces cinq‑là, coincés entre le salon et la cuisine, vont en révéler bien plus sur eux‑mêmes en une soirée que durant toute une vie. Le grand déballage peut commencer, mais toujours dans la finesse et la jubilation du bon mot.
Les deux réalisateurs, Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte, déjà auteurs de la pièce éponyme, transforment avec classe et truculence un très chic appartement parisien en confessionnal débridé et libérateur. Et si l'on peut regretter une certaine forme classique, voire académique, ils offrent à cinq excellents comédiens l'occasion d'exprimer tout leur talent. Mention spéciale à Valérie Benguigui et son grand numéro de femme effacée qui se rebelle enfin contre sa mère, son frère, son mec et son meilleur ami. Essayez, ça fait un bien fou…