Les dents de la mer
Troisième film de Steven Spielberg après Duel et Sugarland Express, Les dents de la mer marque une date dans l'histoire économique du cinéma américain. Blockbuster avant la lettre tourné quasiment comme un film indépendant sur plus de sept mois ‑au lieu d'un seul prévu‑, Les dents de la mer demeure l'un des films les plus rentables jamais réalisés.
L'histoire est connue : à quelques jours du début de la saison estivale, une petite station balnéaire américaine est terrorisée par un requin. Un shérif, un scientifique et un marin aguerri partent à la recherche de la bête.
La musique de John Williams (deux notes évoquant la présence du requin) contribua beaucoup au succès du film, de même que l'alternance de deux points de vue : sous l'eau et à la surface. Dans les bonus de cette édition 45e anniversaire, on apprend tout de la genèse et de la conception du film, envisagé au départ par son auteur comme une version aquatique de Duel. Alors âgé de seulement 26 ans, Spielberg se lance sans doute dans ce qui deviendra le pire tournage de sa vie : celui du tout premier film tourné en mer. De son célèbre making of sera d'ailleurs prochainement tiré un musical à Broadway intitulé Bruce, du nom donné au requin par l'équipe du film pendant le tournage.
Le succès colossal du film l'été qui suivit donnera naissance à de multiples suites assez navrantes, à l'exception du deuxième opus dans lequel le chef de la police Brody (Roy Scheider) sent remonter son angoisse quatre ans après les événements du premier film, un sentiment justifié le jour où un requin blanc sème à nouveau la panique dans la station balnéaire… Un deuxième film qui reste, de loin, le plus proche de l’original et le plus cohérent côté scénario.