par Cédric Melon
18 avril 2012 - 18h19

Polisse

année
2011
Réalisateur
InterprètesKarin Viard, Joey Starr, Marina Foïs, Nicolas Duvauchelle, Karole Rocher
éditeur
genre
notes
critique
3
10
A

Le quotidien de la brigade de protection des mineurs à travers le regard d’une jeune photographe venue faire un reportage pour le ministère de l’Intérieur.

Argument majeur et principal défaut de Polisse : l’obsession de sa réalisatrice pour l’authenticité et son parti pris de capter une réalité crue, sans artifice, sans mise en scène. On assiste ainsi, à la manière d'une équipe d'Envoyé Spécial, au quotidien d'une brigade de protection des mineurs. Le problème, c’est qu’au milieu de toutes ces horreurs racontées par des enfants maltraités, violés et placés en foyer (et la liste n’est pas exhaustive), des stars viennent « faire » leur scène.

Impossible d’y échapper, à tel point qu'on oublie aussitôt le nom de leur personnage respectif. Car c'est bien Joey Starr, Marina Foïs, Karin Viard, Nicolas Duvauchelle, Maïwenn (qui chausse de fausses lunettes pour faire plus sérieuse), Sandrine Kiberlain, Lou Doillon, Anthony Delon et Audrey Lamy qui font à chaque fois leur numéro. S'ils sont excellents, ils ne sortent jamais du contexte de la scène unique, empilement de cas tous plus monstrueux les uns que les autres, dont on cherche encore la logique narrative ou l’évolution.

Il y avait pourtant matière, coup de projecteur à donner, histoire à développer autour d’un sujet délicat (la pédophilie), qui aurait pu soulever bien d’autres problématiques que de savoir si Joey Star méritait son César, ou non. De Polisse, il ne reste finalement qu'une affiche, au propre comme au figuré. Pialat avec Police et Tavernier avec L627, eux, avaient compris qu’on peut être authentique au cinéma à partir du moment où on n’oublie pas de réaliser, d’adopter un point de vue, et surtout de raconter une histoire.

Maïwenn aurait peut‑être tout simplement dû prendre sa caméra et filmer un doc au cœur d’une vraie brigade de la protection des mineurs, plutôt que d’y associer une pléiade de stars qui, en dépit de leur immense talent, ne pourront jamais égaler la réalité. Cannes ou Bobigny, la réalisatrice a fait son choix. Dommage.

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Tous publics
Prix : 24,99 €
disponibilité
21/02/2012
image
BD-50, 127', zone B
1.85
HD 1 080p (AVC)
16/9 natif
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 5.1
sous-titres
Français pour sourds et malentendants, anglais
8
10
image
Un bon transfert HD malgré quelques fourmillements disgracieux. On appréciera les détails foisonnants, la définition excellente, la palette colorimétrique, le piqué efficace et la profondeur de champ sans faille. Ambiance réaliste mais concoctée aux petits oignons.
8
10
son
Une piste DTS-HD Master audio 5.1 qui ne fait jamais dans l’esbroufe, mais dans le détail sonore le plus précis possible. Sans oublier une répartition légère et jamais gratuite. Immersion et clarté cristalline garanties.
8
10
bonus
- Scènes coupées (67')
- On va à Cannes : making of (20')
- Interview de Maïwenn (28')
- Enregistrement de la musique (3')
- Bêtisier (12')
Une interactivité foisonnante mettant en avant les intentions de la réalisatrice, qui reste sincère et sans langue de bois au fur et à mesure de ce difficile tournage. Le making of est également fascinant à ce niveau‑là. Seul le bêtisier « absolument » pas drôle fait tache dans une interactivité très réussie, quel que soit le sentiment que l’on peut avoir à l'égard du résultat final.
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