Les Tuche
Olivier Baroux (l’ex de Kad & O) signe ici une comédie au vitriol de la « beaufitude » et de la « franchouillardise », à travers le portrait d’une famille de ploucs ruraux et patentés. Soit la version beauf et gratinée des Groseille, cette famille de Bidochon qui avait fait les beaux jours de La vie est un long fleuve tranquille.
Ici, sont les Tuche dont il s'agit, originaires de Bouzolles, un bled imaginaire situé dans un faux département, histoire de ne vexer personne. Chez les Tuche (Jean‑Paul Rouve et Isabelle Nanty sont formidables), on vit comme des assistés, on ne parle que de foot, on se gave de frites 24h sur 24 et le niveau culturel avoisine celui de la mer. Et lorsqu’ils gagnent 100 millions d’euros à l’Euroloterie, la nature de leur rêve (s’installer à Monaco !) fait peine à voir.
Si la caricature de cette famille d’abrutis qui tentent d’intégrer un milieu luxueux produit quelques séquences savoureuses et même attendrissantes (on finit par s’attacher à eux), le regard trop aimable de Baroux, qui n’ose jamais charger ni la barque des beaufs (de peur de se moquer d’eux ?) ni celle des riches (de peur de verser dans la démagogie ?), finit par rendre l’ensemble gentillet, presque frileux et peu percutant. Mais pourquoi pas ?