Dans une Chine impériale, Songlian (Gong Li), jeune fille d’origine modeste, devient la quatrième épouse du maître Chen Zuoqian (Jingwu Ma). Elle doit ainsi se soumettre à un rigoureux rituel d’initiation et subir les mesquineries des autres femmes, lesquelles sont prêtes aux pires stratagèmes pour attirer l’attention de Chen et obtenir la première place. D’abord réticente à cette compétition hystérique, Songlian finit par se prêter au jeu de la séduction, avec les risques et périls que cela comporte.
Un huis clos dans lequel la couleur rouge prédomine ‑d’ailleurs, le titre original se traduit littéralement par « grand lampion rouge suspendu »‑ et où les femmes brimées à souhait attendent d’être élues et reconnues (ne serait‑ce le temps d’une nuit, avec pour unique récompense, le droit de commander les domestiques le jour suivant), à défaut d’émancipation.
Car ce sont bel et bien des lanternes sanguines qui illuminant l’une d’entre elles, excluant fatidiquement les autres. Et c’est à partir de cette méthode cruelle de chosification de l’individu que le drame de la condition féminine débute.
Zhang Yimou, cinéaste chinois de la « cinquième génération » (avec Chen Kaige et Tian Zhuangzhuang), écrase son héroïne sous le poids des traditions comme pour entretenir, d’une manière bouleversante et irrémédiable, sa soif de liberté… Jusqu’à en perdre la raison. Un classique à voir ou revoir.