par Jean-François Lefevre
13 septembre 2011 - 16h13

Star Wars : épisode IV - Un nouvel espoir - L'intégrale de la saga

VO
Star Wars : Episode IV - A New Hope
année
1977
Réalisateur
InterprètesHarrison Ford, Mark Hamill, Carrie Fisher, Alec Guiness (IV, VI), Liam Neeson, Ewan McGregor, Natalie Portman, Jake Lloyd/Hayden Christensen (I, II, III)
éditeur
genre
notes
critique
8
10
label
A

Octobre 2004. George Lucas donne son feu vert pour l’édition DVD de la première trilogie réalisée entre 1977 et 1983. Des versions remasterisées (le chiffre avancé à l'époque pour la restauration des trois films est de 10 M$ financés par la Fox) intégrant de nouvelles séquences et des effets spéciaux retravaillés pour le vingtième anniversaire de la ressortie de la trilogie en salles en 1997. Des DVD qui surclassaient, et de loin, tous les vieux laserdiscs et VHS des films.

Décembre 2006. Des éditions Collector limitées des épisodes IV, V et VI sont mises sur le marché sur un court laps de temps. Des DVD proposant à la fois la version originale des trois films (tels qu’ils ont été distribués en salles à l’époque, c’est‑à‑dire sans réécriture numérique des génériques, sans intégration de nouveaux éléments, sans correction ou affinage des effets spéciaux, en 4/3 et en Dolby Surround), et la version remasterisée de 2004 (16/9, Dolby Digital 5.1, avec les commentaires audio de George Lucas et des équipes des films).

Septembre 2011. Lucas et la Fox lancent sur orbite les Blu‑Ray des deux trilogies, soit l'intégralité de la saga Star Wars. Un événement interplanétaire pour tous les fans d'Anakin Skywalker, Obi‑Wan Kenobi, Padmé Amidala, la princesse Leïa, Chewbacca, R2‑D2, Jar Jar Binks, maître Yoda et tout le bestiaire de la saga. Comme à son habitude, outre un réétalonnage complet des six films, George Lucas en profite pour modifier de nombreux plans (nous reviendrons sur ces changements ultérieurement…) qui ne manqueront pas, une nouvelle fois, de déclencher l'ire des ultra‑fans de la saga.

Mais afin d'apprécier cette sortie à sa juste valeur (et sur laquelle nous reviendrons film après film dans l'ordre de leur sortie cinéma, afin d'en détailler au mieux tout le contenu, extrêmement riche), il faut revenir sur la sortie DVD de 2004, reposant sur une étape essentielle : la restauration. Or, les Épisodes IV (1977), V (1980, Star Wars : épisode V - L'Empire contre‑attaque) et VI (1983, Star Wars : épisode VI - Le retour du Jedi (cliquez pour accéder aux tests de la rédaction d'AVCesar.com) de la saga de Lucas commençaient à dater, d’où des copies de travail (celles du vingtième anniversaire en 1997) sérieusement altérées. Pour y remédier, George Lucas a confié l’essentiel du boulot à John Lowry (le lifting des Indiana Jones, c’est lui !), qui ne s’attendait pas à trouver les négatifs de ce monument du cinéma dans un état aussi catastrophique…

Au moment de la sortie en salles de La guerre des étoiles, personne, pas même George Lucas, n’espérait un succès aussi retentissant. Du jour au lendemain, des centaines de demandes de copies du film à partir des négatifs originaux affluèrent du monde entier. Le studio fut alors obligé d’utiliser sans cesse ces négatifs pour produire encore plus de copies de qualité. Paradoxalement, plus un film enregistre de succès, plus ses négatifs sont utilisés, et plus cette source essentielle et unique est endommagée (c'est moins vrai aujourd'hui avec les tournages tout‑numériques). Le succès de Star Wars ne s’est jamais démenti, et même si en 1997, les négatifs furent une première fois restaurés pour une nouvelle exploitation en salles, la demande pour ces nouvelles copies fut elle aussi très impressionnante. John Lorry et son équipe n’ont pu que constater l’étendue des dégâts devant l’ampleur de la catastrophe.

Après avoir été lavés deux fois (on le découvre dans les bonus de cette édition), les négatifs ont dans un premier temps été transférés en haute définition, pour ensuite être envoyés à la compagnie d’effets spéciaux de George Lucas, ILM (Industrial Light and Magic). Lowry explique à titre de comparaison, que lorsqu’ils se sont attaqués à la trilogie Indiana Jones (restauration SD), lui et son équipe devaient parfois retoucher jusqu'à 100 000 petits grains de poussière pour chacun des longs métrages. Alors que pour une seule scène de La guerre des étoiles, le chiffre est monté jusqu'à 1 million ! Armée d’une batterie de 600 ordinateurs, l’équipe de restauration, constituée de près d’une centaine de personnes, s’est attelée à ce travail de titan. Les techniciens ont alors recoloré entièrement chacun des trois longs métrages. La colorisation fut plus aisée à pratiquer sur un support digital, même si l’harmonisation de l’ensemble a demandé une précision quasi machiavélique. Sans oublier que l’utilisation du support digital a permis l’ajout de sous-titres dans des conditions optimales. Une fois ce travail achevé, les hommes de Lowry disposaient d’une vidéo haute définition, certes recolorisée, mais qui mettait en exergue toutes les altérations de la pellicule.

Outre le problème de grain disgracieux à résoudre, ils devaient aussi faire en sorte que les scènes et effets spéciaux rajoutés en 1997 ne jurent pas avec le reste. De l’aveu de Lowry, des gens d’ILM et de THX, restaurer Star Wars a été la chose la plus difficile qu’ils aient jamais faite. C'est donc à partir de cette restauration en profondeur, et en numérique, que George Lucas a opéré cette ultime restauration Blu‑Ray.

Contrôlée successivement par THX, le laboratoire Deluxe et ILM, la saga comporte des avancées techniques majeures : restauration du format original avec 8% d'image en plus par rapport aux DVD, corrections des inversions de surrounds sur certaines séquences de l'épisode IV, et donc, vous l'avez compris, ultime restauration des six films à partir de fichiers numériques. Le résultat est incroyable de fraîcheur… Un rendu unique pour une saga qui a toujours été précurseur. Trente‑cinq ans déjà pour cet épisode IV, et ça ne se voit pas.

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Star Wars : Episode IV - A New Hope
Tous publics
Prix : 99 €
disponibilité
14/09/2011
image
8 BD-50 + 1 BD-25, 136'/142'/ 140'/125'/128'/135'
2.35
HD 1 080p (AVC)
16/9 compatible 4/3
bande-son
Français DTS 5.1
Anglais DTS-HD Master Audio 6.1 (Discrete)
Anglais Audiodescription
Anglais pour sourds et malentendants
Espagnol Dolby Digital 5.1
Portugais Dolby Digital 5.1
sous-titres
Français, anglais, néerlandais, portugais, finnois, norvégien, suédois, danois
8
10
image
Quelle claque visuelle ! Jamais nous n'avons vu l'épisode IV de la saga Star Wars dans ces conditions, avec une telle lisibilité de l'image (cf. remasterisation HD explicitée plus haut). Tout n'est pas parfait, certes, ni même comparable à un film récent à gros budget, mais le boulot réalisé a de quoi laisser tout amateur de Star Wars bouche bée. Les couleurs et la lumière ont la pêche, les contrastes sont fringants (la table noir ébène du conseil de l'Empire brille comme une boîte laquée chinoise) et la précision est tout simplement énorme (les gros plans surtout). Et si l'on pouvait craindre un important fourmillement, il n'en est rien la plupart du temps. Le grain est juste parfait et le rendu bien aidé par une compression minimale, c'est‑à‑dire dotée d'un débit maximal, souvent au‑delà des 35 Mbps (l'avantage de dédier un BD‑50 pour chacun des films et de regrouper l'immense majorité des bonus sur des disques Blu‑Ray additionnels…). Le revers de la médaille, car il y en a un, c'est l'effet loupe de la HD. Certains décors font un peu carton‑pâte, et les couleurs uniformes aidant, de nombreux effets spéciaux (parfois très artisanaux…) sont visibles comme le nez au milieu de la figure. De même pour les couacs de mise au point à la captation : le flou de certaines scènes est patent et impossible à rattraper (Luke Skywalker dans la scène des deux soleils couchants sur Tatooine). Autre reproche, il concerne les scènes rajoutées pour la ressortie cinéma des épisodes IV, V, VI en 1997. Ces séquences apparaissent moins précises. C'est par exemple flagrant lors de la rencontre entre Han Solo et Jabba au pied du vaisseau Faucon Millénium… Difficile, même avec les moyens d'ILM, de récréer la texture de la pellicule d'époque. Mais la beauté des gros plans et l'élimination de tous les défauts de master (rappel, les fichiers numériques réalisés en 2004 pour la sortie DVD ont encore été nettoyés) en valaient largement la chandelle. En bref, voilà un film de 35 ans d'âge qui connaît une salvatrice cure de jouvence.
8
10
son
Les pistes son, elles aussi, proposent un spectacle inédit avec, en VO, six canaux discrets en plus du canal LFE. Première information, le problème des surrounds inversées (surtout audible à la fin du film) sur la trilogie sortie en DVD en 2004 est réglé. Le son de la suround gauche est bien à gauche et celui de la surround droite, à droite. Ensuite, si la VF DTS 5.1 mi‑débit fait le job avec une ambiance très réussie et des effets précis et parfaitement localisables, elle est balayée, explosée, pulvérisée, atomisée par la puissance, l'ouverture sonore et la dynamique de la VO. Sans oublier l'excellente exploitation du caisson de basses, de plus en plus présent tout au long du film, et particulièrement lors de la bataille finale. Enfin, contrairement aux mixages Dolby Digital EX du DVD, le canal central arrière apporte un plus indéniable dans la spatialisation et les effets arrière. Plus généralement, tous les bruitages inventés par les équipes de George Lucas pour ce film trouvent une résonance particulière. Le spectateur profite d'une multitude de détails sonores pensés dès la création de l'œuvre pour octroyer à l'environnement sonore une importance nouvelle, partie prenante de l'action, donc de l'émotion. Et c'est bien connu, au niveau des bandes‑son de films, il y aura eu un avant et un après Star Wars.
10
10
bonus
- Disque 1 épisode IV : commentaires audio de George Lucas, de la comédienne Carrie Fisher, du sound designer Ben Burtt et du spécialiste des effets spéciaux Dennis Muren
- Disque 1 épisode IV : commentaires audio plus techniques de l'équipe du film
- Disque de bonus 7 (épisodes I, II, III) : successions de modules d'archives toujours intitulés « Interviews », « Scènes inédites », « La collection », « Art conceptuel » pour les sections Naboo, Tatooine, Coruscant, Géonosis, Utapau, Mustafar, Kashyyyk l'ordre 66
- Disque de bonus 8 (épisodes IV, V, VI) : successions de modules d'archives toujours intitulés « Interviews », « Scènes inédites », « La collection », « Art conceptuel » pour les sections Tatooine, Étoile de la mort, Bataille de Yavin, Hoth, Dagobah, La cité des nuages, Poursuivis par la flotte impériale, Endor, Bataille de l'étoile de la mort 2
- Disque de bonus 9 : making of d'époque en SD, L'empire contre-attaque : les effets spéciaux en SD, Montres classiques : Le retour du Jedi en SD, anatomie d'un Dewback en SD, les guerriers des étoiles en SD, la technologie de Star Wars en HD, interviews de George Lucas et Irvin Kershner (réalisateur de l'épisode V), succession de parodies issues de la TV US, de dessins animés, du Net ou de séries TV (422')
Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il y en a pour tous les goûts : les nostalgiques (tous les documents d'époque, les avant‑premières filmées en 16 mm…), les technophiles (la restauration, les commentaires audio tous sous‑titrés, les effets spéciaux), les rigolos (la série de parodies) et les artistes (les galeries photos améliorées). Et pour ajouter à notre plaisir, le menu de ces galettes HD est d'une simplicité déconcertante, voire même assez ludique. Et vu la somme conséquente de bonus, c'était loin d'être gagné. Pour être clair, tout est bien archivé, rangé planète par planète, jamais trop long (courtes interviews ou scènes inédites) et assez novateur (vous pouvez zoomer dans les photos des costumes pour apercevoir de plus près les détails). Chaque épisode possède donc ses bonus propres (ici, les commentaires audio), complétés par trois disques de bonus communs à tous les films (disques 7, 8 et 9). Nous avons tout vu, tout aimé, et particulièrement apprécié le contenu du disque 9, regroupant les très nombreux documents d'archives et plus d'une heure de parodies Star Wars. Soit près de sept heures de compléments, rien que pour ce dernier disque. Énorme. Tourner avec des robots qui fonctionnent quand ils veulent, technique du glass‑painting (incrustation d'une séquence filmée sur un verre peint), effets spéciaux, scènes rajoutées en 1997, minutie de George Lucas à l'égard des négatifs de tous ses films, double lavage de ces derniers pour les dépoussiérer, les fans qui se déguisent, les collectionneurs fous, le retour à froid des équipes sur les tournages, les anecdotes par dizaines, les extraits tordants (notamment un passage de l'émission US Saturday Night avec un Kevin Spacey en grande forme, ou encore les enfants qui racontent le film… comment dire… à leur manière !)... Excellent de bout en bout !
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