Le Chaperon Rouge
Quelque part dans une contrée inconnue, à une époque indéterminée, dans un petit village numérique où les œillets bleus poussent en hiver, entouré d'une forêt épaisse comme un manteau de neige, la vie de l'innocente Valérie (Amanda Seyfried, Jennifer's Body, Mamma Mia !) bascule lorsque sa jeune sœur décède, tombée sous les griffes d'un loup‑garou surpuissant.
Malgré les sacrifices d'animaux réguliers pour tenir à distance ces bêtes qui s'acharnent à chaque Lune Rouge, le Mal rôde toujours. Les villageois décident de s'organiser et font appel à l'étrange Père Soloman (Gary Oldman), spécialiste ès crocs et malédictions. Mais Valérie a d'autres préoccupations, tiraillée entre sa mère‑grand isolée, ses parents désorientés, son amant passionné et son futur époux détesté…
« Réveille le loup qui est en toi », a‑t‑on envie de crier à Catherine Hardwicke (Twilight chapitre 1 : fascination), qui reprend ici les ingrédients de la saga Twilight qu'elle connaît bien, les mixe à un conte pour enfants énigmatique à souhait et transpose le tout dans un univers a priori plus adulte. Mais les scènes sulfureuses tant annoncées ont disparu et cette histoire de loups‑garous n'a rien d'assez novateur pour venir intriguer l'amateur de contes fantastiques digne de ce nom.
C'est d'autant plus rageant que Catherine Hardwicke semble passer tout près de son sujet mystique, notamment avec cette rave médiévale qui nous rappelle une autre transe techno‑préhistorique, autrement plus marquante celle‑là, signée Larry et Andy Wachowski (Matrix Revolutions). Trop sage (malgré la présence d'Amanda Seyfried), trop linéaire, trop simpliste, Le Chaperon Rouge a la couleur (rouge sang) du péché, mais n'en a pas le goût.