Légitime défense
Benoît, un père de famille sans histoire (Jean‑Paul Rouve), voit un jour débarquer chez lui une bande de cerbères à la recherche de son père. Mais celui‑ci, détective privé, a disparu. Contraint de mener l’enquête afin de protéger les siens, Benoît va devoir se battre, découvrir la vraie nature de son père et, au passage, en devenir véritablement un.
Pris à part, Légitime défense est un polar classique, solidement interprété (Rouve s’en sort avec les honneurs, le retour de Claude Brasseur fait plaisir à voir, seul Olivier Gourmet dans le rôle de la brute froide déçoit), sans esbroufe et doté d’un scénario solide.
Mais comparé aux innombrables tentatives de films de genre à la française, entre les polars vulgaires de Frédéric Schoendoerffer et les films tape‑à‑l’œil d’Olivier Marchal, Pierre Lacan a choisi la modestie et la simplicité. Ses références sont moins le cinéma hong‑kongais ou américain que le polar français des années 1970 ‑on pense notamment à Série noire de Corneau‑ et le jeu de Rouve (très bon également dans Poupoupidou) n’est pas sans rappeler parfois celui de Patrick Dewaere.
Pour toutes ces raisons‑là, Légitime défense mérite le détour et, même s’il manque un peu de style, trouve sa place dans le panorama sinistré du polar français contemporain. À voir.