par Jean-Baptiste Thoret
24 août 2011 - 16h55

Sucker Punch

année
2011
Réalisateur
InterprètesEmily Browning, Abbie Cornish, Jena Malone, Vanessa Hudgens, Carla Gugino
éditeur
genre
notes
critique
5
10
A

Après le remake de L’armée des morts, 300 et autre Watchmen, Zack Snyder signe enfin un projet personnel, ni remake, ni exploitation d’une franchise.

Le résultat, Sucker Punch, s’avère aussi déroutant que raté en partie. Nous voici plongés dans l’inconscient d’une adolescente américaine, jupe courte et visage d’ange, qui se retrouve internée dans un asile psychiatrique par un beau‑père incestueux. À partir de là, la voici projetée dans un bordel, en compagnie d’autres jeunes filles qui rêvent aussi de s’évader. Mais notre Babydoll (c'est son nom) possède un don. Celui, en dansant, de s’extraire de la réalité (bien qu’on ne sache pas très bien où se situe la vraie réalité du film) pour un monde apocalyptique dans lequel elle et ses amies affrontent bestioles multiples, dragons, guerriers gigantesques, samouraïs, robots, etc.

Mêlant le conte initiatique (à la fin de chaque séquence de combat, un objet symbolique), l’heroic fantasy, le manga et le jeu vidéo de plateforme, Sucker Punch est un objet étrange qui mise tout sur la capacité du cinéma à créer des univers plastiques proches de l’abstraction. Ici, les personnages ont autant de profondeur que des silhouettes de jeu vidéo, la psychologie rase la moquette, mais l’intérêt du film réside ailleurs : la tentative, à l’heure où Hollywood nous abreuve de produits calibrés, de créer des mondes alternatifs qui ne renvoient à plus rien de concret.

Après Inception et Shutter Island, le cinéma américain continue à ne plus faire de différence entre le rêve et la réalité. À découvrir de toute manière.

sur les réseaux
proposer une vidéo
test
blu-ray
cover
- de 12 ans
Prix : 24,99 €
disponibilité
17/08/2011
image
2 BD-50 + 1 DVD-9, 109' (version cinéma)/127' (version longue), toutes zones
2.35
HD 1 080p (Mpeg4 AVC)
16/9 natif
bande-son
Français Dolby Digital 5.1 (version cinéma)
Anglais DTS-HD Master Audio 5.1 (versions cinéma et longue contrairement à ce qu'indique la jaquette)
Italien Dolby Digital 5.1 (version cinéma)
Espagnol Dolby Digital 5.1 (version cinéma)
sous-titres
Français, anglais, italien, allemand, norvégien, suédois, espagnol, islandais, finlandais, néerlandais, danois, anglais, allemand, italien pour sourds et malentendants
10
10
image
Largement exploité en Imax (70 mm, la crème de la crème pour la qualité d'image), Sucker Punch est une petite bombe visuelle rétrofuturiste et sexy à souhait. Usant et abusant des effets de post‑production tout en préservant la sensation de l'argentique, le dernier film de Snyder est un régal pour les yeux. Possédant une véritable identité graphique très orientée film noir, et en dépit des nombreux mondes dépeints, impossible de prendre le film en défaut. Les amateurs apprécieront la palanquée de références visuelles totalement revendiquées : du Seigneur des anneaux de Peter Jackson aux jeux vidéo Final Fantasy XIII et Killzone, en passant par L'étoffe des héros de Philip Kaufman ou Excalibur de John Boorman. Bref, du grain de peau des actrices aux différentes tonalités abordées, tout est maîtrisé de bout en bout. Une vraie performance technique.
10
10
son
Impossible de recommander la piste française Dolby Digital 5.1 de la version cinéma, tant cette dernière se permet de changer le sens de certaines scènes et vulgarise souvent le discours des personnages. Assez plate et amorphe, on perd le côté électrique du film. Passez directement à la VO (versions cinéma ou longue), soit une bande-son DTS-HD 5.1 incroyable gavée aux basses et aux effets. C'est même l'atout majeur de ce Blu-Ray qui, aussi bien visuellement qu'auditivement, vous fera regretter de ne pas avoir un œil et une oreille en plus… histoire de capter le moindre détail de ces mondes acadabrantesques. Soyez prévenu, ça dépote sec tout en étant hyper‑précis, bigarré et diversifié (à chaque personnage, ses bruitages particuliers). Un gros travail sonore et musical qui est pour beaucoup dans le succès du film auprès des plus jeunes. De l'innovation, de la dynamique, du nerf quoi !
8
10
bonus
- Maximum BD Live sur la version longue (127')
- Contenu BD Live (bandes-annonces, infos…) sur la version longue
- Court métrage animé inspiré par le film sur la version cinéma (11')
- Making of de la BO sur la version cinéma (3')
- Copie digitale du film
Clairement, Warner n'a pas pris les amateurs de Snyder pour des bourriques, notamment grâce au « mode d’interactivité avancée » proposé sur le Blu-Ray de la version longue (comme pour Watchmen d'ailleurs). Le film se déroule ainsi sous nos yeux, dévoilant au fur et à mesure de l'action des cadres PIP passionnants. Les membres de l'équipe ‑Snyder compris‑ reviennent ainsi sur des points du tournage et enchaînent les anecdotes croustillantes. Il est également possible de stopper la lecture pour accéder à des photos du tournage, des ébauches de décors ou de somptueux story‑boards. À d'autres moments, c'est carrément le film qui s'arrête, et Snyder himself vient nous expliquer ses choix artistiques et techniques. De quoi prolonger l'expérience si particulière de Sucker Punch dans les meilleures conditions. Le deuxième Blu‑Ray permet de voir ou revoir des courts métrages d'animation de qualité servant de préquelles aux mondes imaginés par Snyder. Ces derniers sont disponibles sur Youtube et ont logiquement fait partie de la promotion du film. Enfin, un (trop) court documentaire revient sur la bande originale du film. La musique jouant un rôle important dans Sucker Punch, on aurait apprécié un module plus consistant. Dommage.
en plus
soutenir
Recevez l’actualité tech et culture sur la Newsletter cesar
Inscrivez-vous
OK
Non merci, je suis déjà inscrit !