Le discours d'un roi
Ce fut l’un des succès inattendus de l’année dernière, un film consensuel et fédérateur qui a même obtenu l’Oscar de la Mise en scène (ce qui laisse un peu pantois). Vous le savez sans doute déjà, Le discours d’un roi raconte comment Albert, duc d’York (Colin Firth), a réussi à devenir George VI en surmontant un handicap majeur, le bégaiement, avec l’aide de Lionel Logue (Geoffrey Rush), un orthophoniste australien et hétérodoxe.
Flanqué d’une mise en scène très académique, d’une musique évidemment classique (Mozart et Beethoven), ce qui rebutera sans doute les amateurs d’inventions formelles, Le discours d’un roi déroule un scénario psychanalytique classique : Albert, pour qui s’adresser en public relève du supplice, devra puiser au fond de lui‑même et de ses blocages existentiels pour surmonter son handicap.
Hormis la description plutôt savoureuse d’une Cour royale rigide et naphtalinée, et de dialogues parfaitement écrits, le film vaut surtout, et peut‑être uniquement, pour le face‑à‑face entre Colin Firth et Geoffrey Rush, le sujet et son coach, tous deux excellents. Le film est évidemment tendu vers une issue cousue de fil blanc (George parviendra‑t‑il à prononcer le fameux discours sur l’entrée en guerre de l’Angleterre ?), mais le suspense fonctionne. Loin du chef‑d’œuvre annoncé, Le discours d’un roi reste un bon divertissement familial.