Taxi Driver
On ne présente plus le film de Martin Scorsese qui, en 1976, soit un an après l'immense succès de Mean Street (De Niro déjà), livrait son film coup‑de‑poing sur le trauma post‑vietnamien, calant son pas sur celui d'un jeune vétéran de 26 ans livré à lui‑même dans les bas‑fonds de New York, errant la nuit, incapable d'effacer ses idées noires.
Travis, c'est son nom, jean usé jusqu'à la corde, santiags et veste militaire vissée sur les épaules, décide de mettre à profit ses insomnies et se fait embaucher comme chauffeur de taxi de nuit (formidable séquence d'ouverture du film dévoilant en quelques bribes, lors de l'entretien d'embauche, toute la psychologie du personnage). Le début d'un long trip emmené par les notes lancinantes de Bernard Herrmann à travers les quartiers chauds de la ville, entre salles de cinéma glauques et trottoirs jalonnés de maquereaux implacables. Sur sa route, la jeune Iris (Jodie Foster) et la belle Betsy (Cybill Shepherd), cherchant à faire élire Charles Palantine au poste de sénateur. Sera‑t‑il l'homme de la situation, capable de laver la ville de sa vermine ? Sinon, qui le fera ?
Un film violent, âpre, inoubliable, à commencer par la fameuse réplique de Robert De Niro à lui‑même face à un miroir. Une improvisation du comédien qui, selon la légende, se serait inspiré de Bruce Springsteen qu’il aurait vu en concert au Roxy de Los Angeles un an plus tôt. Le chanteur s’étant alors adressé de dos au public hystérique en lançant un « You talkin’ to me ? » provocateur…