- Exceptionnelle fonction Perfect Natural Reality
- Processeur vidéo P5 Gen5 surpuissant
- Mode Dolby Bright
- Colorimétrie excellente après calibrage
- Compensation de mouvement Perfect Natural Motion toujours au top
- Performances audio remarquables
- Compatibilité DTS Play-Fi (configuration 2.1 jusqu'à 7.2 sans-fil et/ou multiroom)
- Géniale fonction Ambilight 4 côtés
- HDMI 2.1 (VRR, ALLM, eARC, 120 Hz), FreeSync et G‑Sync
- Input Lag faible
- Design magnifique
- Algorithme ABL agressif
- Risque de marquage
- Dalle miroir
Aujourd'hui, nous vous proposons de découvrir le test hyper‑détaillé des téléviseurs Philips 55OLED856/806 (le 856 en photo ci‑dessous). Ce banc d’essai a bien sûr été réalisé avec Cédric Louis, calibreur certifié ISF, THX Level II et PVA (Professional Video Alliance) de son état. Comme d’habitude, nous avons utilisé des appareils de mesure de haute précision ‑et dernier cri‑ comme un Colorimètre Klein K‑10, un spectroradiomètre Jeti Spectraval 1511 HiRes (2 nm), un générateur de mire UHD HDR10 et HDR Dolby Vision Murideo Seven‑G 8K, le tout avec les logiciels Calman Ultimate (et son nouveau moteur graphique surpuissant Aurora) et ColourSpace. Pour résumer, ces équipements professionnels (plusieurs dizaines de milliers d'euros à l'achat pour cette configuration) sont les seuls capables d'indiquer le véritable potentiel d'un diffuseur grâce à leur précision exceptionnelle. Notamment pour mesurer avec justesse un téléviseur en sortie de carton et constater que les Philips 55OLED856/806 sont finalement perfectibles en matière de réglages usine, notamment en HDR. Enfin, c'est aussi grâce à ces appareils pros que nous pouvons opérer, systématiquement, un calibrage fin pour jauger des réelles capacités d'un diffuseur.
Vous êtes nombreux, depuis le printemps, à nous demander un test complet de TV Oled Philips, plus précisément d'un téléviseur issu de la série OLED806. Voici donc celui du 55'' qui vaut aussi bien pour les modèles 806/856, les deux références étant parfaitement identiques en termes de qualité d'image et de son (seul le pied diffère, central orientable sur le 856 contre pied double fixe sur le 806). Et si la gamme TV Philips 2022/2023 annoncée dès janvier pour les 807/857 est effective en magasin depuis quelques semaines, les TV OLED806/856 millésime 2021/2022 sbt toujours disponibles et devraient être affichés à un tarif alléchant pour le Black Friday fin novembre. Et vous allez le constater dans ce banc d'essai, ces écrans ne manquent vraiment pas d'atouts, au point d'en faire des champions du rapport qualité‑prix au regard de leurs baisses de tarif successives.
La gamme TV Oled 2021/2022 a en effet marqué un tournant chez Philips. Elle apparaît comme une synthèse entre le savoir‑faire traditionnel de la marque en matière de traitement vidéo, apprécié des téléphiles et cinéphiles, et les récents impératifs liés au secteur du jeu vidéo. Jusqu'alors à la traîne sur le dernier point, le constructeur Philips a rattrapé son retard en la matière pour aujourd'hui proposer avec les séries OLED706 et OLED806/856 des téléviseurs à la polyvalence rare, c'est‑à‑dire capable d'afficher magnifiquement les contenus SDR et HDR et de répondre aux besoins des nouvelles consoles de jeux PlayStation 5/Xbox Series X ou d'un PC Gaming (cf. plus bas le paragraphe HDMI 2.1). Le tout magnifié par la géniale et exclusive fonctionnalité Amibilight. Croyez‑nous, après avoir essayé l'Ambilight, difficile de s'en passer, notamment pour les séances de jeu vidéo.
Philips P5 et SDR Perfect Natural Reality
Avant d'aller plus loin dans notre banc d'essai, il faut évoquer le cœur des TV Philips, le processeur P5. Ici embarqué dans sa cinquième génération mâtinée d'intelligence artificielle, il offre une expérience visuelle toujours aussi référentielle et bluffante. Ce dernier qualificatif n'est pas un vain mot et concerne l'essentiel des contenus qui viendront alimenter cet écran pendant de nombreuses années encore, ceux d'obédience SDR. Soit la TNT, les DVD, les Blu‑Ray ou une immense partie des vidéos du net. Avec la fonction de conversion SDR>HDR dénommée Perfect Natural Reality, un signal SDR offre une qualité d'affichage tout bonnement incroyable, très proche de celle d'un signal HDR. Avec certaines sources, il est quasiment impossible de faire la différence. Nous avons comparé plusieurs séquences du film Dunkerque de Christopher Nolan, avec une source HDR 4K Ultra HD Blu‑Ray d'un côté, et une source SDR Blu‑Ray de l'autre. Une fois la fonction activée, bien malin celui qui peut les différencier au premier coup d'œil. Bref, ce paramètre permet de sublimer la qualité des signaux SDR. Bien difficile ensuite de s'en passer même si le calibrage SDR du Philips 55OLED806 est proche de la perfection (cf. notre mesure Post‑Cal SDR plus bas dans ce test).
Précision, les TV Philips OLED856/806 gèrent les technologies HDR Dolby Vision, HDR HLG, HDR10 et HDR10+ Adaptatif. Pour les autres traitements d'image disponibles, le plus souvent liés au processeur P5, nous les abordons dans notre section Traitements image et Input Lag à la fin de notre banc d'essai.
Philips OLED856/806 et Ambilight 4 côtés
Comme déjà évoqué, le génial procédé Ambilight est toujours de mise, en mode quatre côtés (en haut, en bas et sur les côtés de l'écran). Les multiples diodes placées à l'arrière du téléviseur émettent une teinte en accord avec la zone proche de l’image affichée à l’écran. Le résultat est bluffant avec un contraste subjectif renforcé et une sensation palpable d’élargissement de l’image. Sans compter que l'Ambilight permet de se passer de la lumière d'appoint et de plonger la pièce dans le noir total sans provoquer de fatigue oculaire. Pour tout savoir sur le procédé Ambilight, vous pouvez découvrir notre dossier complet en cliquant sur le lien suivant : De l’Ambilight à l’Ambilux, la signature Philips.
- référence Philips 55OLED856/806
- type Oled
- diagonale de l'image 55'' (140 cm)
- standard Ultra HD
- résolution native 3 840 x 2 160 pixels
- hdr HDR10, HDR10+, HDR HLG, HDR Dolby Vision, Mode Dolby Bright
- réception Télétexte, PAT, PIP, PAP, Infos+, EPG, TNT/SAT/Câble (tuner HD et UHD, chaînes payante via CI+)
- connectique 2 HDMI 2.1 compatibles HDCP 2.3 (VRR, ALLM, 4K/120) + 2 HDMI 2.0 compatibles HDCP 2.3, CEC, dont 1 eARC, 3 ports USB 2.0, 1 port CI+, 1 port Ethernet, 1 sortie optique, 1 mini‑Jack 3,5 mm, Freesync Premium, G‑Sync
- compatibilité NTSC (480i, 480p), Pal (576i, 576p), HD (720p/50, 720p/60, 1 080i/50, 1 080i/60), Full HD (1 080p/24/50/60), Ultra HD (2 160p/24/30/50/60/120)
- multimédia MP3, WMA, WMA Pro, AAC, AVC/H.264, Mpeg2 (Ultra HD), Mpeg4 (Ultra HD), AVI, MKV (Ultra HD), HEVC, VP9, AV1, Jpeg
- usage Ambilight 4 côtés, Télécommande préprogrammée, capteur de luminosité, CEC, Auto Lipsync, xvYCC, Deep Color, Super 4/3, 4/3, 14/9, 16/9, Zoom Letterbox, Zoom Letterbox sous-titres, Zoom 2.35 (4/3, 16/9, HD), Overscan
- image Espace couleur (couleurs primaires + couleurs secondaires), balance des blancs paramétrable (20P), réglage de gamma (préréglage), renforcement du contraste (dynamique), Perfect Natural Reality, Perfect Natural Motion, réducteurs de bruit (D NR, Mpeg NR)
- smart tv Android 11.0, lecteur multimédia, enregistreur, navigateur Internet, Wi-Fi ac, UPnP (DLNA), Bluetooth 5.0 APT-X, HBBTV, Podcast, Webradios, WebTV (Widgets), accès Web
- son 2.1, 50 W (2 x 10 W + 30 W pour le caisson), PCM, Dolby Atmos, Dolby Digital, Dolby Digital Plus, HE‑AAC, DTS-HD, DTS Play-Fi, ARC, eARC, Son IA, égaliseur, AVL, Mimi Sound Personalization
- consommation 88 W en SDR, 121 W en HDR (0,5 W en veille) + 15 W avec fonction Ambilight activée
- dimensions (l x h x p) 1 227,8 x 772 x 244,8 mm (avec le pied)
- poids 22,3 kg (avec le pied)
Le TV Philips 55OLED806/856 trouve sur sa route le Sony XR‑55A90J doté de spécifications proches pour la dalle. Si côté traitement vidéo le Sony rivalise avec le Philips, leur système d'exploitation Android TV sont également très proches. Reste la compensation de mouvement, plus sophistiquée sur le Phiips mais aux réglages plus fins chez Sony.
En regardant en direction du pays du soleil levant toujours, le Panasonic TX‑55JZ1000 est aussi à considérer. Avec un traitement vidéo de bonne facture et un rendu colorimétrique cinéma, il s'avère un compétiteur de choix. En revanche, son système d'exploitation My Home Screen 6.0 est vraiment largué comparé à la concurrence avec des manquements en termes d'applicatifs qui apparaîtront rédhibitoires pour certains.
On peut aussi citer le LG OLED55C1. Son traitement vidéo, s'il fait le job, est définitivement un cran en dessous mais ses aptitudes gaming en font un diffuseur prisé des amateurs de jeu vidéo.
- référence Philips 55OLED856/806
- type Oled
- diagonale de l'image 55'' (140 cm)
- standard Ultra HD
- résolution native 3 840 x 2 160 pixels
- hdr HDR10, HDR10+, HDR HLG, HDR Dolby Vision, Mode Dolby Bright
- réception Télétexte, PAT, PIP, PAP, Infos+, EPG, TNT/SAT/Câble (tuner HD et UHD, chaînes payante via CI+)
- connectique 2 HDMI 2.1 compatibles HDCP 2.3 (VRR, ALLM, 4K/120) + 2 HDMI 2.0 compatibles HDCP 2.3, CEC, dont 1 eARC, 3 ports USB 2.0, 1 port CI+, 1 port Ethernet, 1 sortie optique, 1 mini‑Jack 3,5 mm, Freesync Premium, G‑Sync
- compatibilité NTSC (480i, 480p), Pal (576i, 576p), HD (720p/50, 720p/60, 1 080i/50, 1 080i/60), Full HD (1 080p/24/50/60), Ultra HD (2 160p/24/30/50/60/120)
- multimédia MP3, WMA, WMA Pro, AAC, AVC/H.264, Mpeg2 (Ultra HD), Mpeg4 (Ultra HD), AVI, MKV (Ultra HD), HEVC, VP9, AV1, Jpeg
- usage Ambilight 4 côtés, Télécommande préprogrammée, capteur de luminosité, CEC, Auto Lipsync, xvYCC, Deep Color, Super 4/3, 4/3, 14/9, 16/9, Zoom Letterbox, Zoom Letterbox sous-titres, Zoom 2.35 (4/3, 16/9, HD), Overscan
- image Espace couleur (couleurs primaires + couleurs secondaires), balance des blancs paramétrable (20P), réglage de gamma (préréglage), renforcement du contraste (dynamique), Perfect Natural Reality, Perfect Natural Motion, réducteurs de bruit (D NR, Mpeg NR)
- smart tv Android 11.0, lecteur multimédia, enregistreur, navigateur Internet, Wi-Fi ac, UPnP (DLNA), Bluetooth 5.0 APT-X, HBBTV, Podcast, Webradios, WebTV (Widgets), accès Web
- son 2.1, 50 W (2 x 10 W + 30 W pour le caisson), PCM, Dolby Atmos, Dolby Digital, Dolby Digital Plus, HE‑AAC, DTS-HD, DTS Play-Fi, ARC, eARC, Son IA, égaliseur, AVL, Mimi Sound Personalization
- consommation 88 W en SDR, 121 W en HDR (0,5 W en veille) + 15 W avec fonction Ambilight activée
- dimensions (l x h x p) 1 227,8 x 772 x 244,8 mm (avec le pied)
- poids 22,3 kg (avec le pied)
Après calibrage, les Philips 55OLED806/806 arborent une superbe image HDR, merci le pic lumineux à 770 nits une fois calibré (cf. notre mesure Post‑Cal HDR plus bas). En revanche, ce pic baisse rapidement pour afficher des valeurs inférieures à celles d'un C1 par exemple sur les paliers à partir de 50% (cf. notre mesure Peak Luminance Stability vs Windows Size plus bas), signe d'un réglage ABL agressif pour éviter le marquage. Comme indiqué plus bas dans notre section Peak Luminance Stability vs Windows Size, la technologie White Oled éprouve donc toujours des difficultés avec un signal HDR. Et si la dynamique reste intéressante grâce à une extrême densité des noirs, elle ne fait désormais plus autant la différence face aux TV LCD équipés d'un système de rétroéclairage Mini LED en très net progrès sur le sujet, capables de pic lumineux bien plus élevés.
Philips OLED856/806, système sonore 2.1 50 W
Les TV Oled Philips OLED806 intègrent un système audio 2.1 d'une puissance totale de 50 watts. Le caisson de basses de type triple anneau (cf. photo ci‑dessous) est complété par quatre membranes passives pour renforcer l'impact des basses. Précision, un décodeur Dolby Atmos et une fonction Dolby Atmos Virtualizer sont aussi de mise. De qualité suffisante pour suivre le journal télévisé ou un talk‑show, le système sonore avoue rapidement ses limites avec un film d'action. On conseille aux amateurs de spectacle sonore l'ajout d'une barre de son ou d'un ensemble Home Cinéma, pourquoi pas sans‑fil via le protocole DTS Play‑Fi. En effet, les TV Philips OLED856/806 bénéficient de la compatibilité DTS Play‑Fi autorisant la configuration d'un système Home Cinéma 5.1 sans‑fil ou l'intégration du TV au sein d'un système multiroom.
Philips OLED856/806, Smart TV Android 11 et HDMI 2.1
La fonction Smart TV est basée sur Android TV 11, toujours associée à Google Assistant et à la certification « Works with Alexa » (nécessité d'une enceinte de type Amazon Echo Dot). Et si les TV Philips OLED856/806 ne bénéficient pas de la Game Bar (apparue sur les TV millésime 2022/2023), ils disposent de tout le nécessaire pour contenter les amateurs de jeu vidéo, connecté ou pas.
En plus d'un Input Lag faible (15 ms en 1 080p/60 et 8 ms en 2 160p/120), on note la présence de deux entrées HDMI 2.1 dotées des fonctionnalités eARC, VRR (48 Hz à 120 hertz), HFR 4K/120, ALLM, FreeSync Premium et G‑Sync.
Philips OLED856/806, design et finition
Au chapitre esthétique, on retrouve un design identique aux modèle OLED855/805, avec pour ce dernier un pied double d'une parfaite élégance car d'une discrétion absolue. Par contre, au chapitre des finitions, si l'ensemble respire toujours la qualité, le revêtement de la dalle est toujours aussi brillant, un vrai miroir. Un élément à garder en tête selon votre intérieur : les Philips OLED856/806 ne seront que reflets si une fenêtre est dans son axe. Sans compter qu'un rayonnement direct du soleil la majeure partie de la journée n'est pas conseillé sur une dalle Oled sous peine de marquage.
Pour terminer le récapitulatif de ce banc d'essai, sous la référence du modèle en haut de notre test sont indiqués les domaines de prédilection du TV. Vous le constatez, les Philips OLED856/806 sont particulièrement à l'aise avec les contenus de sport (temps de réponse ultrarapide et compensation de mouvements efficace), les films et séries SDR (en HDR, besoin impératif de les visionner dans une salle noire, à tout le moins dans la pénombre) et pour une utilisation en tant que moniteur (sans forcer sur la luminosité bien sûr). En revanche, c'est bien plus délicat pour les jeux vidéo qui affichent souvent des parties fixes sur l'image, plus encore sur les titres HDR PS4/Xbox One X/S et PS5/Xbox Series X/S, à cause du risque toujours présent en 2021/2022 du marquage de l'écran (Burn‑In des diodes). Philips a d'ailleurs développé son propre outil anti‑marquage pour pallier le problème des logos (par exemple si vous regardez en boucle une chaîne info avec son logo toujours au même endroit) ou graphismes fixes à l'écran mais le risque existe toujours. De même, un usage précautionneux du TV reste de mise (ne jamais éteindre complètement le TV et laisser la veille active par exemple) pour ne pas entraver les procédures récurrentes de nettoyage de la dalle Oled.
En vue de l'achat d'un nouveau téléviseur, il s'agit donc de définir précisément ses habitudes de consommation TV. Si vous regardez essentiellement la TNT et possédez une large Blu‑Raythèque 1 080p (donc SDR), la technologie Oled est à privilégier (attention toutefois à ne pas rester des heures sur une image avec logo fixe), si l'on écarte les considérations pécuniaires. Surtout que les Philips OLED856/806 possèdent un atout maître et exclusif, le procédé Perfect Natural Reality. Jamais une image SDR n'aura été aussi proche du HDR.
Si vous êtes adeptes des 4K Blu‑Ray Ultra HD, de contenus HDR via streaming ou passionnés de jeu vidéo au point de passer de longues heures manettes en main, même conclusion qu'avec tous les autres TV Oled du marché excepté les spécimens S95B siglés Samsung et A95K siglés Sony (écrans basés sur la technologie QD Oled et non White Oled), vous aurez encore de meilleurs résultats avec un TV plus lumineux et plus de couleurs affichées, soit des modèles Mini LED. Sans compter un usage serein du TV, c'est‑à‑dire sans crainte de marquer l'écran.
Ultime précision, si vous souhaitez en savoir plus sur notre procédure de test et les mesures qui motivent ce verdict technique, nous vous invitons à regarder les différentes sections ci‑dessous, toutes illustrées, notées et commentées (cliquez sur les captures des mesures pour les visualiser en grand).
- pre-cal SDR
- post-cal SDR
- color volume
- iCtCp Color Volume
- valeur spectrale
- pre-cal HDR
- post-cal HDR
- peak Luminance Stability vs. Windows Size
- gamut Coverage DCI-P3
- traitements image et Input Lag
Pour rappel, la donnée Delta E représente le niveau d'erreur par rapport aux valeurs recherchées et on considère qu’en dessous de la valeur 3, les erreurs colorimétriques ne sont pas visibles. Les mesures de précalibrage en mode Cinema affichent une Balance des Blancs relativement juste avec un Delta E moyen relevé à 2,86 (avec des écarts maximums de 4,34). De son côté, la courbe de gamma manque largement de linéarité et la température de couleur affiche 6 196,6 °K (cf. capture ci‑dessus). De son côté, l'espace colorimétrique Rec.709 affiche un Delta E moyen de 1,87 et le plus grand écart affiche 3,88 (cf. photo ci‑dessus). Enfin on constate que le pic lumineux en SDR affiche près de 116,5 nits.
Il est évident que pour n’importe quel utilisateur, le fait de pouvoir profiter dans de bonnes conditions, ou presque, de son TV dès la sortie de carton est un plus. En revanche, si Monsieur Toutlemonde peu exigeant sur la précision de l'image peut se contenter de ces résultats, c’est impossible pour nous, habitués que nous sommes à un rendu colorimétrique quasi‑parfait sur nos diffuseurs. Les mesures du 55OLED856/806 au premier allumage démontrent en effet que ce dernier peut être amélioré, notamment en matière de pic lumineux et de gamma pour magnifier le rendu à l'écran des couleurs, notamment de la carnation. De même, la température de couleur, plutôt chaude ici selon la volonté de la marque (pixel rouge plus gros que ceux bleu, vert et blanc), est à corriger. Un calibrage s'impose, donc.
Après calibrage, c'est quasi parfait. Nous relevons une Balance des Blancs qui affiche des écarts Delta E maximum de 1,42 pour un Delta E moyen de 0,68 (cf. photo ci‑dessus), ce qui est tout simplement insignifiant. La courbe de gamma parfaitement linéaire est mesurée à 2,22 pour une température de couleur relevée à 6 759,6 °K (cf. capture ci‑dessus et explications plus bas), mais il faut signaler que sur ce point chacun peut ajuster le gamma proche d'une valeur de 2,2 (salle éclairée) ou 2,4 (salle obscure).
Quant à l'espace couleur, il s'ajuste avec une telle précision qu'aucune correction n'est nécessaire avec un Delta E moyen relevé à 0,73 en Rec.709. Enfin on constate que le pic lumineux en SDR, après calibrage, affiche un peu moins de 109 nits. On le constate aisément, un calibrage dans les règles change donc sensiblement la donne.
Quelques mots aussi sur la température de couleur recherchée à 6 700°K et non 6 500°K comme le commandent les normes professionnelles (UIT‑R BT.709), soit une température de couleur aux coordonnées D65 standard (x : 0,3127 y : 0,3290). Pourquoi cet écart ? En fait, tous les téléviseurs Oled du marché, dont la dalle provient d’un unique fournisseur ‑LG Display‑ ont en effet une fâcheuse tendance à afficher une image trop chaude avec une dominante rougeâtre marquée. Cette dérive est liée au procédé utilisé pour créer la lumière blanche qui contient toutes les autres couleurs. Celle‑ci peut être générée à partir des trois couleurs primaires R (rouge), V (vert), B (bleu), c’est le cas des diffuseurs dits additifs : l’addition des couleurs RVB donne le blanc. Mais la lumière blanche peut aussi être créée à partir de diodes de couleurs bleue et jaune (et vert dans le cas d'une dalle Oled Evo) associées à une diode blanche (qui produit un blanc non filtré de 10 000°K dénommé Bleu‑ish). Dans ce cas, et pour résumer, la lumière blanche créée n’est pas aussi « pure » que celle obtenue via un écran additif et une (ou plusieurs) dérive(s) chromatique(s) peu(ven)t survenir. Pour revenir aux TV White Oled, c’est une dérive fushia qui est de mise.
Ce défaut est connu depuis l’apparition des dalles White Oled. Mais aucun outil de mesures/calibrage (développés pour des diffuseurs de type additifs, on le répète) ne proposait jusqu’à présent un correctif pour pallier le problème. Et jusqu’alors, tout le monde faisait avec, les constructeurs et les calibreurs, en sachant pertinemment que le résultat n’était pas optimal, pour ne pas dire biaisé donc faussé. La preuve avec des TV LG Oled calibrés en sortie usine avec une température de couleurs à 6 500 degrés. Ainsi, un écran White Oled parfaitement calibré est mesuré avec une température de couleurs plus froide que la norme, à 6 700 degrés.
Pour info, cet AWP a été obtenu par correspondance perceptive avec un écran additif RVB calibré en D65 avec un spectroradiomètre 2 nanomètres. Et pour être précis, ce point alternatif correspond environ aux coordonnées x :0,309 y : 0,329. En gros, et pour résumer, depuis l'année dernière il est enfin possible de calibrer les téléviseurs White Oled finement pour un rendu correspondant à la norme D65. À condition toutefois d’utiliser les outils adéquats, soit le logiciel Calman 2021 et un spectroradiomètre 2 nanomètres. De même, le calibrage AWP doit être effectué si et seulement si votre spectroradiomètre ou votre colorimètre a été « profilé » avec. Sinon, les mesures et le calibrage seront faux.
(Remarque: l'utilisation d'un autre point blanc sur les TV White oled est un choix personnel et n'est pas obligatoire, mais permet d’avoir une perception plus proche d’un écran RVB D65).
Cette mesure réalisée sur 140 points colorimétriques indique en pourcentage, et selon les différents gamuts (espaces couleur), la capacité Color Volume du diffuseur. Ainsi le téléviseur Philips 55OLED856/806 peut afficher 108,71% du Rec.709, 72,79% du DCI‑P3 et 49,22% du Rec.2020. Soit des résultats parfaitement dans la moyenne des téléviseurs d'obédience White Oled.
Le Color Volume est à la croisée des chemins, ceux de la chrominance et de la luminance. Sa mesure illustre la capacité du diffuseur à afficher les différentes teintes d’un gamut (espace de couleur) sur toute sa plage de luminosité, de la plus faible à la plus élevée. Si, par exemple, un téléviseur peut faire varier cette dernière de 1 nit à 500 nits, le Color Volume comptabilise le nombre de couleurs du gamut affiché à 1 nit, puis 2 nits, 3 nits… jusqu’à 500. Pour au final donner un chiffre précis du nombre de couleurs géré par le Color Volume du TV, en plus d’une représentation 3D constituée d’une succession de couches de gamut. Chacune d’elles correspondant au gamut affiché par le TV à chaque palier de luminosité.
Bien sûr, les capacités d’un diffuseur sont toujours moindres en basse lumière et en haute lumière, avec seulement une portion de gamut affichée, d’où une forme typique du Color Volume en losange. C’est pourquoi le gamut affiché rétrécit dans les zones à faible et forte luminosité. Au final, le Color Volume du Philips 55OLED856/806 gère 360 617 000 couleurs.
Concernant le spectre sur lequel nous devons obligatoirement étalonner notre sonde pour réaliser un calibrage correct (sinon, les résultats mesurés sont erronés), on retrouve le graphique des dalles Woled de LG Display avec un spectre de lumière plutôt froid, qui tire sur le bleu (cf. capture ci‑dessus), avec un rouge particulièrement en retrait (à l’opposé d’un TV Plasma par exemple, qui affiche une dominante rouge et donc un spectre de lumière plus chaleureux). Le spectre tonal du Philips 55OLED856/806 est par exemple strictement identique à celui du LG OLED65C1 (cliquez pour découvrir le test complet du produit par la rédaction d'AVCesar.com).
Les mesures de précalibrage en mode Cinema affichent une Balance des Blancs plutôt moyenne avec un Delta E moyen relevé à 3,04 (avec des écarts maximums de 7,9). De son côté, l'espace colorimétrique Rec.2020 (à 50%) affiche un Delta E moyen de 3 et le plus grand écart affiche 6,2. Ce n'est donc pas si mal même si les écarts max sont importants et nécessitent donc un calibrage. Enfin on constate que le pic lumineux affiche près de 674 nits.
Après calibrage, on retrouve un franc sourire. La Balance des Blancs affiche toujours un écart Delta E maximum médiocre de 3,4 pour un Delta E moyen mesuré à 1,31 (cf. photo ci‑dessus), ce qui est très bien. Quant à l'espace couleur, il s'ajuste avec une belle précision avec un Delta E moyen relevé à 2,7 en Rec.2020 (à 50%) et 5,2 pour l'écart maximum. Enfin on constate que le pic lumineux en HDR, après calibrage, affiche un peu moins de 770 nits. On le constate aisément, là encore, un calibrage dans les règles change sensiblement la donne avec, outre un ajustement de la colorimétrie et de l'échelle de gris, un pic lumineux sensiblement meilleur, en hausse de près de 100 nits. C'est réellement remarquable.
Pour comparaison, en matière de pic lumineux, le Philips 55OLED806 équipé d'une dalle Oled « classique » génération 2021 fait déjà mieux que les modèles LG C1 millésime 2021 mais surtout, il fait jeu égal (un poil mieux même) avec les LG C2 millésime 2022 (test à venir) dotés d'une dalle Oled EX. Seuls les spécimens LG G2 (dalle Oled EX + dissipateur thermique, test à venir aussi) et Samsung Q95B sont (nous n'avons pas encore mesuré les Panasonic LZ2000 et Sony A95K) plus performants en matière de pic lumineux. En revanche, cette valeur est fugace, plus que sur les TV LG. Mais c'est dire la qualité des ingénieurs Philips.
Pour mesurer le pic lumineux d’un diffuseur, nous procédons à plusieurs relevés par paliers, à partir d’un écran affichant une fenêtre blanche occupant 1% de sa surface jusqu’à 100%, en passant par des fenêtres de 2%, 5%, 10%, 25%, 50% et 75%. Cette procédure permet de visualiser le palier à partir duquel la luminosité baisse, et dans quelle proportion. Concernant le pic lumineux, la mesure qui fait foi correspond à la fenêtre 2%, ici 860 nits. Et si l’on constate que la luminosité baisse un poil à partir d’une fenêtre 10%, c'est surtout avec la fenêtre de 25% qu'elle diminue fortement (à 550 nits), et plus encore au palier 50% (240 nits) pour plafonner à 140 nits pour un écran 100% blanc. Mais cette valeur est loin de la réalité perçue sur les contenus lumineux.
En effet, en présence d'un signal HDR, la gestion du pic lumineux est en lien direct avec l’algorithme ABL du diffuseur (Average Brightness Level) souhaité par le constructeur/la marque. Pour faire court, l’objectif du paramètre ABL est de préserver le bon fonctionnement du diffuseur. En matière de téléviseur, ce sont donc les spécimens Oled qui en sont dotés. Les diodes organiques utilisées pour ce type d’écran sont en effet sensibles à la chaleur. Or, plus la lumière est intense, plus la chaleur générée est importante. Avec le risque de « griller » lesdites diodes. Sur un écran LCD, même si les cristaux liquides sont également sensibles à la chaleur, ils le sont dans une proportion drastiquement moindre. C’est pourquoi un TV LCD est capable de fournir un pic lumineux élevé même avec une fenêtre blanche de 100%, chose impossible sur un TV Oled. Sur ces derniers, dès que l’intégrité des diodes est en jeu (d’après des instructions délivrées par LG Display, le fabricant de la dalle Oled), l’ABL intervient. Sur le Philips 55OLED856/806, on constate sa mise en œuvre dès la fenêtre 25%.
À savoir, l’ABL sera plus ou moins présent selon le contenu des images à afficher. Si environ 18%/20% des images d’un contenu film activent l’ABL, ce chiffre atteint +60% pour un contenu jeu vidéo. Voilà pourquoi l’ABL des TV Oled baisse la luminosité générale sur les jeux vidéo, aux images très souvent lumineuses.
En l'absence de contenus natifs Rec.2020, et compte tenu des perspectives de voir arriver ces derniers avant des lustres, la mesure pertinente en termes de gamut est celle de l'espace couleur DCI‑P3 (celui utilisé pour le cinéma). Avec le Philips 55OLED856/806, le DCI‑P3 est couvert à 99,38% et le Rec.2020 à 76,9%, de très bons résultats.
À tout seigneur, tout honneur : Philips reste l'un des maîtres, voire le maître pour de nombreux professionnels de l'image, en matière de compensation de mouvement. La marque est même l'inventeur du concept avec la fonctionnalité DNM (Digital Natural Motion) sur téléviseur cathodique au début des années 2000.
Depuis, elle n'a eu de cesse de perfectionner sa technologie pour afficher une image à la fluidité quasi parfaite. Elle a en effet su gommer année après année l'effet caméscope généré par ses algorithmes et rejeté par certains consommateurs, la plupart du temps les plus anciens d'entre nous. Les jeunes générations, élevées au jeu vidéo, sont en effet friands d'images extra‑fluides, exempte de micro‑saccades, un défaut traqué par les programmeurs depuis la naissance du marché vidéoludique. Et pour les plus intransigeants sur la question, Philips propose dans les réglages de ses téléviseurs une configuration à la carte, permettant de déconnecter tous les traitements d'image. Et les Philips OLED856/806 ne sont pas en reste.
Ainsi, trois paramètres sont disponibles : Perfect Natural Motion, Perfect Clear Motion et Fast Motion Clarity. Le premier est destiné à fluidifier une source 24p, le deuxième à pour objectif la même chose mais avec des sources 50p/60p, le troisième et dernier s'apparente à un mode BFI (Black Frame Insertion pour insertion d'image noire) avec pour but d'améliorer la précision de l'image lors de scènes d'action (mouvements rapides) ou pour le sport. Les deux premiers réglages comptent onze paliers (0 à 10), le dernier trois (minimum, moyenne, maximum). À vous de trouver les réglages adaptés à vos souhaits. À savoir, avec l'option Minimum sélectionnée sur le paramètre Fast Motion Clarity, si la netteté générale est en indubitablement en hausse, la luminosité accuse déjà une baisse d'environ 25%. Un réglage à manier avec précaution donc.
Pour le reste, le P5 Gen5 intègre une composante IA (Intelligence Artificielle) Deep Learning. Le traitement IA 2021, en plus des cinq piliers de l'image définis par les ingénieurs de la marque (voire plus bas), on en compte un sixième préliminaire et dédié à la nature du contenu affiché : Paysage/Nature, Visage/Carnation, Mouvement/Sport, Sombre/Contraste… Une fois ce premier « tri » effectué, la puissance du P5 et mise en œuvre avec l'examen de cinq secteurs clés (d'où la dénomination de la puce) de l'image : qualité de la source avec la fonction Source Perfection, piqué de l'image avec la fonction Perfect Sharpness, justesse des couleurs avec la fonction Perfect Color, robustesse des contrastes avec la fonction Perfect Contrast et fluidité des mouvements avec la fonction Perfect Motion.
À savoir, l'algorithme Deep Learning du module est basé sur la base de données vidéo interne de Philips, constituée par les ingénieurs de la société depuis près de 30 ans. Au final, ces différents filtres permettent d'adapter en temps réel le meilleur traitement vidéo possible pour afficher une image avec la meilleure qualité possible. Nouveau, avec la détection automatique de la nature du contenu, notamment dans le cadre d'un film, le P5 Gen5 offre la possibilité à l'utilisateur de sélectionner un mode particulier : Home Cinéma, Pure Cinema ou FMM (FilmMaker Mode). en tenant compte du capteur de luminosité pour un affichage optimisé, notamment en termes de contraste, des contenus SDR et HDR.
Impossible de ne pas mentionner la conversion SDR/HDR nommée Perfect Natural Reality pour Réalité Naturelle Parfaite dans les réglages (dans la section Contraste des menus). Cette dernière affiche des résultats tout simplement phénoménaux, pour ne pas dire incroyables. Il faut le voir pour le croire. Si de nombreux TV proposent ce type de conversion SDR/HDR, il s'agit de (très) loin la meilleure que nous ayons testée à ce jour. Force est de constater que la conversion proposée par Philips propose une meilleure gestion de luminance. C'est à s'y méprendre avec les films convertis en HDR en post‑production. En associant le Suréchantillonnage HDR avec le Perfect Contrast, nous obtenons un résultat hyperimpressionnant avec une image ultra‑dynamique, très lumineuse tout en conservant un parfait équilibre de luminance.
Et s'il fallait une seule preuve de la renommée du traitement d'image signé Philips, il suffit d'évoquer le mode Dolby Bright. Pour rappel, avec ce dernier, le signal HDR Dolby Vision profite du traitement du P5, notamment en matière de netteté, réduction du bruit et compensation de mouvement, contrairement au mode Dolby Dark où le P5 est désactivé. D'ordinaire complètement rétive à toute intervention sur ses normes, la société Dolby a fait une exception pour Philips compte tenu de la qualité de son traitement d'image.
On remarque aussi qu'un procédé anti‑marquage développé spécifiquement par Philips pour les écrans Oled. Pour rappel, cette fonction est destinée à minimiser le problème de Burn‑in dont souffre toujours la technologie Oled sur les parties fixes d'une image. Même si ce souci est de mieux en mieux géré par LG Display, le fournisseur des dalles Oled, il est toujours présent sur la génération de dalles 2021 (il est trop tôt pour affirmer cela pour les dalles millésime 2022). Ainsi, pour détecter les logos ou inscriptions fixes à l'écran, ce procédé découpe l'image en 32 400 zones pour un scan précis des éléments affichés et pour diminuer leur intensité lumineuse.
Notre dernière précision concerne l'Input Lag du Philips 55OLED856/80, relevé à 15 ms en 1 080p/60 et 8 ms en 2 160p/120.