par Gwendal Lars
le 02 novembre 2021

Yamaha RX-A8A

A
note
8.9
10
label
prix
4 490 €
les plus
  • Premier ampli 11 canaux intégré Yamaha depuis le DSP‑Z11
  • Équilibre de la restitution
  • Dynamique et réserve d’énergie
  • Polyvalence pour les écoutes stéréo
  • Autocalibrage efficace
  • Traitements numériques efficaces
  • Compatible multiroom MusicCast Yamaha
  • Compatible avec les flux vidéo Ultra HD 8K
  • Transmetteur Wi‑Fi et Bluetooth
  • Entrée Phono
les moins
  • Mise en œuvre assez lourde
  • Coût final de l’installation nécessaire pour bénéficier pleinement de ses pleines possibilités
présentation

Nouveau « monstre » au sein de la gamme Avantage de Yamaha, le RX‑A8A millésime 2021 a pour ambition de convaincre les audiophiles les plus exigeants de l’apport du multicanal en matière de réalisme de l’écoute. Pour cela, cet amplificateur intégré mise sur l’expérience acquise par la marque au fil des ans et de sa maîtrise en matière de restitution sonore.

 

 

Yamaha RX-A8A, héritier du Yamaha DSP-Z11

Yamaha proposait déjà dans la famille Avantage un système doté de onze canaux réels de très haute qualité. Il s’agissait du préamplificateur MusicCast CX‑A5200 auquel il était recommandé d’associer le bloc de puissance MX‑A5200. Cependant, le fait de disposer d’éléments séparés rendait le câblage de l’installation complexe. De plus cette séparation des fonctions occasionnait aussi un accroissement notable du coût de production du système. Dans un but de simplification, Yamaha a donc eu l’idée de regrouper ces deux éléments en un unique boîtier, à l'instar du DSP‑Z11 (cliquez sur la référence du produit pour découvrir le test complet du produit par la rédaction d'AVCesar.com) apparu en 2008 au catalogue de la marque. En définitive, le RX‑A8A regroupe sous forme d’un intégré les électroniques du préamplificateur MusicCast CX‑A5200 et du bloc de puissance MX‑A5200 (cf. photo ci‑dessous avec le préamplificateur CX‑A5200 au‑dessus du RX‑A8A et le MX‑A5200 en dessous). Des maillons de très haute qualité capables de répondre tant aux exigences des systèmes Home Cinéma les plus évolués qu’aux écoutes en stéréophonie conventionnelle.

 

 

Technologies exclusives Yamaha

Pour répondre aux attentes des passionnés les plus exigeants, la section pré‑amplificatrice du RX‑A8A se dote de caractéristiques techniques d’exception. Un processeur Qualcomm QCS407 (cf. photo ci‑dessous) lui offre un comportement sonore encore optimisé avec la prise en charge des systèmes audio immersifs Dolby Atmos et DTS:X. La conversion des flux numériques, pour sa part, est confiée à un Dac ESS Sabre ES9026 Pro 384 kHz/32 bits pour les sept canaux principaux. De plus ils bénéficient également du traitement Auro 3D (via mise à jour Firmware à venir). Pour une gestion irréprochable des flux Hi‑Res Audio les plus actuels, la compatibilité avec les fichiers Flac et Wav 384 kHz/32 bits est assurée.

 

 

Pour aller encore plus loin, plusieurs traitements propres à Yamaha ou à ses partenaires sont aussi mis en œuvre. C’est le cas du traitement (THD) Hyper Stream 32 bits d'ESS, qui permet d’optimiser dynamique et rapport signal/bruit, ou de l’architecture D.O.P.G. (Dac on Pure Ground) chargée de réduire le bruit de fond. Des spécificités qui viennent encore compléter les traitements numériques d’optimisation et affinent aussi la qualité des silences tout comme la résolution du message sonore pour en resituer les moindres subtilités.

 

Autre innovation majeure, le RX‑A8A se dote de la technologie Surround AI. Ce traitement numérique basé sur des algorithmes d’intelligence artificielle a pour objet de recréer des canaux virtuels. Il offre une sensation d’immersion sonore magnifiée. Intégrée au DSP, la technologie IA analyse la scène sonore, puis crée des canaux d’immersion sonore complémentaires pour lui offrir un excellent réalisme. Cette analyse faite par intelligence artificielle en temps réel prend en compte des éléments sonores spécifiques et représentatifs de chaque environnement acoustique, tels que les dialogues, la musique de fond, les sons ambiants et les effets sonores pour générer des informations cohérentes et complémentaires à celles des canaux existants. Le système gère ainsi chaque canal comme le ferait un ingénieur du son pour optimiser l’écoute.

 

 

Objectif Slew Rate 

Reste que, au sein d’un « intégré », si la qualité de la pré‑amplification est primordiale, encore faut‑il lui associer des étages de puissance capables d’exploiter pleinement ses possibilités. Pour l’amplification de puissance de son nouveau venu, Yamaha s’est orienté vers une configuration assez conventionnelle. Elle s’articule autour de onze étages de sortie qui font appel à des push‑pulls de transistors de puissance travaillant en Class AB. Chacun d’eux est en mesure de délivrer une puissance atteignant 150 W et même jusqu’à 230 W sous 4 ohms. Le RX‑A8A sera ainsi en mesure de dompter avec beaucoup d’aisance les enceintes les plus rebelles. De plus, pour lui offrir un tempérament vif et réactif, ces étages de puissance inédits (cf. photo ci‑dessous) disposent d’une très haute vitesse de balayage (Slew Rate). Un paramètre dont on parle rarement et qui mérite quelques explications.

 

 

En fait la vitesse de balayage d’un système électronique correspond à la variation du nombre de volts par unité de temps qu’est capable de présenter sa sortie. Par exemple si un dispositif affiche un Slew Rate de 10 volts/microseconde cela signifie que sa sortie pourra passer de 0 à 10 V en une microseconde. Un paramètre différent de la notion de réponse en fréquence puisqu’elle fait intervenir l’amplitude de la variation de tension à délivrer. Pour reprendre l’exemple précédent de notre système doté d’un Slew Rate de 10 V/µs, il ne mettra que 0,1 µs à restituer une variation de 1 volt, mais 10 µs si elle est de 100 volts. Bénéficier d’un Slew Rate élevé assure donc beaucoup de réactivité au système et, dans notre cas, permet de restituer avec aisance les fréquences impulsionnelles marquées.

 

Transformateur Type EI

Précisons que, si disposer d’étages de sortie à la puissance conséquente est un fait, encore faut‑il les approvisionner en énergie de manière efficace pour bénéficier de leurs possibilités. Ici encore, Yamaha s’est orienté vers une solution assez conventionnelle. L’alimentation du RX‑A8A s’articule autour d’un transformateur type EI largement dimensionné. Certes, il ne serait pas en mesure de délivrer en permanence l’énergie nécessaire pour alimenter les onze canaux simultanément s’ils étaient sollicités à leur puissance maximale, dans ce cas la consommation totale dépasserait les 2 kilowatts ! Mais sa puissance est plus que suffisante pour alimenter l’ensemble des canaux dans des conditions d’utilisation « normales », même à volume d’écoute très soutenu et faisant régulièrement appel aux ressources maximales des étages de puissance.

 

 

En effet, la musique n’est pas un signal d’amplitude constante mais, au contraire, est constituée d’alternances de pics de consommations et de périodes moins gourmandes en énergie. Dans ce mode de fonctionnement altérant appels de puissance et périodes plus calmes, l’utilisation de condensateurs de très forte valeur permet de « lisser » la consommation des étages de puissance, ce qui diminue considérablement les pics de consommation et ainsi la puissance que doit ponctuellement délivrer le transformateur. Pour assurer ce lissage, Yamaha n’a pas hésité à offrir au RX‑A8A une réserve d’énergie conséquente en associant au transformateur des condensateurs cumulant une capacité de 22 000 microfarads.

 

Nouvelle structure de châssis

Mais, recourir à un transformateur aussi généreusement dimensionné entraîne certaines contraintes mécaniques. Yamaha a donc dû repenser la structure du châssis du RX‑A8A. Le transformateur prend place à l’avant du coffret, juste derrière sa façade, et se trouve encadré de deux groupes d’électroniques correspondant aux onze étages de puissance. Cet agencement réduit la distance les séparant de l’alimentation et, en conséquence, minimise l’impédance du circuit d’alimentation. Sur le plan mécanique, cette disposition possède aussi l’avantage de pouvoir offrir au châssis du RX‑A8A une structure en « H » en le dotant d’une plaque de renfort centrale. Enfin, un cinquième pied, mettant à contribution des pièces en laiton, logé sous le transformateur optimise l’écoulement d’éventuelles vibrations (cf. photo ci‑dessous).

 

 

Compatibilité 8K/60

Enfin, n’oublions pas que le RX‑A8A se veut être un amplificateur audio‑vidéo et s’il revendique des caractéristiques d’exception pour ses sections audio, il a aussi pour ambition de figurer au nombre des éléments dotés de caractéristiques vidéo de très haut niveau. S’il est en mesure de gérer les signaux vidéo analogiques anciens formats, il est particulièrement bien pourvu pour gérer au mieux les flux vidéo numériques les plus actuels. Un point particulièrement visible au niveau de ses ports HDMI. Fait rare sur ce type d’équipement, ils sont tous de type HDMI 2.1/HDCP 2.3 et doté d’une bande passante de 24 gigabits par seconde. Le RX‑A8A, non seulement capable de gérer le HDR10+, est donc aussi compatible tant avec les flux 4K/120 Hz que 8K/60 Hz.

 

HDMI 2.1 avec signaux vidéo A et/ou B

À ce sujet, Yamaha précise que le RX‑V8A est capable de gérer les signaux 8K/60B et 4K/120AB. Pour clarifier la situation, sachez que le suffixe B signifie « compressé » alors que le suffixe A indique la prise en charge d'un signal « non compressé ». Dans le cas présent, le RX‑V8A gérera donc les signaux UHD 8K à 60 Hz compressés, et les signaux UHD 4K à 120 Hz compressés ou non compressés.

 

Autocalibrage YPAO

Enfin, comme de tradition chez Yamaha, le RX‑V8A dispose du système d’autocalibrage YPAO spécifique à la marque via un micro fourni. Outre les réglages de phase et de niveau, indispensables à la bonne restitution des ambiances sonores enveloppantes, il compense aussi les imperfections acoustiques des enceintes et de la pièce pour offrir plus de naturel à la restitution.

 

spécifications
  • référence Yamaha RX-A8A
  • type amplificateur audio/vidéo
  • agrément THX non
  • décodage Dolby Atmos et DTS:X
  • paramétrage automatique par micro oui
  • puissance 11 x 150
  • préampli 13.2
  • entrées 7 entrées HDMI (v2.1), 1 entrée YUV (RCA), entrées audio et vidéo (6 audio, 1 XLR), sans entrée multicanale, phono (MM), entrées numériques (3 optiques et 2 coaxiales)
  • sorties 3 sorties HDMI (v2.1), sorties audio et vidéo (2 stéréo), sortie préampli (13.2), 1 sortie Trigger
  • autres 1 port USB Host, 1 port Ethernet, Wi‑Fi (ac), 1 port USB asynchrone
  • prises de façade 1 sortie casque, 1 entrée baladeur
  • multimédia MP3, WMA, AAC, Flac, Alac, DSD, AIFF, UPnP (DLNA), Bluetooth 4.2 + EDR, Airplay, Webradios, Accès Web
  • compatibilité audio 24 modes DSP, écoute au casque (oui), HE-AAC, Dolby Digital EX, DTS, Dolby Digital Plus, Dolby TrueHD, Dolby Atmos, DTS‑HD, DTS:X
  • traitement audio gestion dynamique du volume (propriétaire Volume), égalisation automatique par micro (paragraphique), nombre de mesures au micro (multiple), égalisation manuelle (paragraphique), égalisation du caisson, gestion phase acoustique, gestion réverbération
  • traitement vidéo transparence au xvYCC, transparence au Deep Color, transparence au 1 080p/24, transcodage vidéo (vers HDMI), Upscaling vidéo (Ultra HD), Auto LipSync
  • fonctions pilotage via IP, OSD (français, couleur, via HDMI), télécommande universelle (préprogrammée), Multiroom, CEC, ARC, Tuner FM, tuner DAB/DAB+
  • dimensions l. 435 x h. 192 x p. 477mm
  • poids 21,4 kg
concurrence

Doté d’une puissance de 140 W par canal, l’amplificateur 11.2 canaux MRX1140 que propose Anthem (3 990 €) a lui aussi pour ambition de répondre aux attentes des audiophiles les plus exigeants.

 

Denon dispose dans sa gamme du AVC‑X8500HA (4 299 €). Vaisseau amiral de la marque, il dispose de 13 canaux réels d’une puissance de 150 W chacun. Outre les restitutions Home Cinéma conventionnelles, il est également optimisé pour le gaming où il offre aux jeux une nouvelle dimension.

concurrence
  • référence Yamaha RX-A8A
  • type amplificateur audio/vidéo
  • agrément THX non
  • décodage Dolby Atmos et DTS:X
  • paramétrage automatique par micro oui
  • puissance 11 x 150
  • préampli 13.2
  • entrées 7 entrées HDMI (v2.1), 1 entrée YUV (RCA), entrées audio et vidéo (6 audio, 1 XLR), sans entrée multicanale, phono (MM), entrées numériques (3 optiques et 2 coaxiales)
  • sorties 3 sorties HDMI (v2.1), sorties audio et vidéo (2 stéréo), sortie préampli (13.2), 1 sortie Trigger
  • autres 1 port USB Host, 1 port Ethernet, Wi‑Fi (ac), 1 port USB asynchrone
  • prises de façade 1 sortie casque, 1 entrée baladeur
  • multimédia MP3, WMA, AAC, Flac, Alac, DSD, AIFF, UPnP (DLNA), Bluetooth 4.2 + EDR, Airplay, Webradios, Accès Web
  • compatibilité audio 24 modes DSP, écoute au casque (oui), HE-AAC, Dolby Digital EX, DTS, Dolby Digital Plus, Dolby TrueHD, Dolby Atmos, DTS‑HD, DTS:X
  • traitement audio gestion dynamique du volume (propriétaire Volume), égalisation automatique par micro (paragraphique), nombre de mesures au micro (multiple), égalisation manuelle (paragraphique), égalisation du caisson, gestion phase acoustique, gestion réverbération
  • traitement vidéo transparence au xvYCC, transparence au Deep Color, transparence au 1 080p/24, transcodage vidéo (vers HDMI), Upscaling vidéo (Ultra HD), Auto LipSync
  • fonctions pilotage via IP, OSD (français, couleur, via HDMI), télécommande universelle (préprogrammée), Multiroom, CEC, ARC, Tuner FM, tuner DAB/DAB+
  • dimensions l. 435 x h. 192 x p. 477mm
  • poids 21,4 kg
verdict technique

Le fait que le RX‑A8A se présente sous la forme d’un boîtier unique tend à simplifier son installation. Néanmoins, l’associer à un environnement susceptible d’exploiter pleinement ses possibilités requière une certaine attention.

 

 

Calibrage manuel du Yamaha RX-A8A

Comme pour tout système audio/vidéo multicanal, il est conseillé de s’armer de patience pour réaliser le câblage de l’installation. Elle est indispensable avant toute tentative de calibrage du système. Effectivement, pour que cette opération soit efficace, l’intégralité des enceintes doivent être, non seulement, connectées mais aussi à leur emplacement définitif. Dès lors le calibrage peut débuter et deux solutions s’offrent à l’utilisateur. La première est le calibrage manuel. En naviguant dans les menus de configurations à l’aide de la télécommande, une série de dispositions, allant de la simple stéréophonie jusqu’au 7.2.4 en passant par le 5.1 ou la création de zones 2 et 3 sont proposés. Une fois la configuration retenue sélectionnée, il est conseillé de préciser la taille de chaque enceinte. Sur les petites, le RX‑A8A limite sa réponse en fréquence à 80 Hz dans le grave pour éviter un affolement du boomer. En revanche, si « grande » est sélectionné, il les pilote en pleine bande passante.

 

 

Calibrage automatique du Yamaha RX-A8A

La seconde solution consiste à demander au RX‑A8A de procéder à un auto‑calibrage. Pour cela il suffit de placer le micro fourni au point d’écoute et de le connecter à la prise mini‑jack 3,5 mm prévue à cet effet sur sa façade pour que le menu d’auto calibrage apparaisse sur le téléviseur (cf. photo ci‑dessous). Une pression sur la touche Enter de la télécommande lance le test. Il est conseillé de quitter la pièce durant cette opération ou, au moins, de rester totalement silencieux. Une série de bruits roses puis de rampes de fréquences sont appliqués à chaque enceinte. Le RX‑A8A en déduit automatiquement la configuration à retenir et la taille de chaque enceinte. De même, des corrections de retard, de phase et de réponse en fréquence sont appliquées à chaque voie pour un comportement aussi neutre que possible de l’installation.

 

 

Jusqu'à 13 enceintes raccordées

Pour notre part, nous avons eu la chance de pouvoir utiliser l’auditorium de Yamaha (cf. photo ci‑dessous) pour effectuer nos écoutes dans des conditions optimales. Situé en région parisienne il était configuré pour une écoute en mode 7.2.4, de quoi exploiter pleinement les ressources du RX‑A8A. Des enceintes complémentaires étaient aussi présentes pour la diffusion des canaux « hauts » générés par le système d’intelligence artificielle. Un point qui explique aussi que le RX‑A8A dispose de treize sorties enceintes bien qu’il ne dispose « que » de onze étages de puissance. En fonction du format audio détecté, il commute l’un ou l’autre des groupes d’enceintes. Une spécificité qui équivaut à dire que, pour une utilisation optimale, ce n’est pas 11 mais 13 enceintes qu’il faut lui associer.

 

 

Écoutes stéréo

Nous avons souhaité débuter nos auditions par l’écoute de contenus stéréophoniques conventionnels. En effet, c’est souvent le talon d’Achille de bien des systèmes Home Cinéma qui sont beaucoup plus à l’aise dans la restitution multicanale que dans le respect des timbres et de l’image stéréophonique. Il faut reconnaître que le RX‑A8A nous a très agréablement surpris par son comportement sur ce type d’épreuve. Comme ici seuls deux canaux restent actifs, ils bénéficient de l’intégralité de l’énergie qu’est capable de délivrer l’alimentation. Ce point se ressent notamment sur la dynamique. Il est tangible que le RX‑A8A dispose d’une belle réserve d’énergie et il l’exploite dès que le besoin s’en fait sentir. L’écoute de l’orchestre symphonique de San Francisco sous la direction de Seiji Osawa interprétant Three Pièces for Blues and Symphony Orchestra de William Russo est une brillante illustration de ce comportement. L’envolée finale de dynamique est plus que convaincante. Même constat sur la montée en puissance progressive de l’orchestre symphonique sur l’interprétation de In the hall of mountain King de Grieg. Sur cet extrait nous avons aussi pu constater que le RX‑A8A restituait les graves profondes des timbales avec une aisance déconcertante.

 

 

Nous avons également pu constater que les canaux d’ambiance ajoutés par le système AI étaient assez pertinents. S’ils ont su révéler toute l’ampleur de la salle de concert du Philarmonique de San Francisco, ils ont aussi su respecter l’ambiance intimiste et dépouillée de Dans ma rue interprété par Zaz.

 

De même, les musiques actuelles ne déroutent pas non plus le RX‑A8A. Ici, il semble mettre ses ressources au service de la clarté du message sonore. Même sur les plages ultra chargées en grave, comme Dis‑Le de Baz Baz ou Rafales de Bernard Lavilliers, ce registre reste ferme et parfaitement maîtrisé sans jamais interférer avec les autres éléments sonores. Enfin, le RX‑A8A fait même preuve de beaucoup de subtilité sur les fichiers Hi‑Res Audio dont il sait extraire la moindre information.

 

Écoutes multicanales

En ce qui concerne la restitution des bandes‑son cinéma, le RX‑A8A reconnaît et sélectionne automatiquement le format audio à privilégier sur la source. Donc une piste Dolby Atmos si elle est présente. Nous avons pu constater au fil de nos nombreux tests (nous avions apporter de nombreux films) que les différents canaux étaient restitués avec beaucoup d’énergie. Visiblement, même avec l’ensemble de ses canaux en activité, le RX‑A8A dispose d’une confortable réserve et assure un niveau d’écoute très largement suffisant pour sonoriser les salons les plus vastes. Nous avons noté que, via un calibrage automatique, la voie centrale est coupée à 80 Hz d’office. Ce choix est assez judicieux puisqu’il garantit une excellente intelligibilité aux dialogues sans pour autant affecter le timbre de voix des acteurs. 

 

Comme déjà mentionné, idéalement, il faut donc associer au RX‑V8A 13 enceintes performantes, celui‑ci commutant automatiquement celles à sélectionner en fonction de la source et de son format. Si vous avez les finances pour cela, on ne saurait trop vous conseiller de franchir le pas, une configuration Home Cinéma 7.2.4 boostée à la fonction Surround AI permettant de profiter dans d’excellentes conditions des bandes‑son des Blu‑Ray et 4K Ultra HD Blu‑Ray mais aussi des séries et films disponibles via streaming. Ces derniers rehausse en effet l’ensemble de la scène sonore. Dans le cadre d’une installation Home Cinéma à base de vidéoprojecteur (ou d’un immense d’écran TV type 98''), la sensation de son venant « du bas de l’image » disparaît pour laisser place à une écoute plus réaliste et naturelle. Au final, la savante cuisine de mixage des canaux que réalise le DSP du RX‑V8A est efficace et donne accès à une image sonore réellement tridimensionnelle, à l’excellent réalisme et parfaitement enveloppante.

 

Section vidéo présente

Coté vidéo, outre la présence des connecteurs HDMI 2.1, il faut signaler les compatibilités HDR10+, HDR HLG et HDR Dolby Vision. Un mot sur le post‑traitement vidéo proposé par le Yamaha RX‑V8A pour signaler qu’il a le mérite d’exister. Mais, on le répète une nouvelle fois, avec la qualité des traitements vidéo disponibles sur les téléviseurs actuels, cette fonction a aujourd’hui très peu d'intérêt au sein d’un amplificateur audio‑vidéo. Encore une fois, avec l’immense majorité des TV actuels, il est conseillé de laisser le signal vidéo en mode Bypass pour laisser l’écran agir. Cet équipement peut en revanche se révèle utile en présence d’un moniteur ou d’un vidéoprojecteur « data » par exemple, le plus souvent dépourvu de traitement vidéo. La puce vidéo de l’ampli réalise alors un désentrelacement efficace et un Upscaling 1 080p et Ultra HD 4K digne d’intérêt par exemple pour améliorer le rendu visuel des chaînes télévisées en sortie de la box TV ADSL, rehausser le plaisir de visionner une nouvelle fois sa collection de DVD, ou encore améliorer l'image d'un lecteur multimédia.

 

 

 

Atout MusicCast

S’il est donc conseillé de prévoir un budget assez conséquent pour bénéficier pleinement des possibilités du RX‑V8A, gardez à l’esprit que la plupart des « belles » installations Home Cinéma ne se sont pas fait en un jour, même celles des membres de la rédaction. Le mieux est de débuter avec une configuration 5.1, voire 3.1, pour la faire évoluer régulièrement. Le Yamaha RX‑V8A propose d’ailleurs un atout majeur pour ce cas de figure, sa compatibilité multiroom MusicCast. Celle‑ci autorise le raccordement sans‑fil d’enceintes surround et d’un caisson de basses idoines, respectivement les MusicCast 50 ou MusicCast 20 et le MusicCast Sub100.

 

 

En plus d’une ergonomie à toute épreuve, la carte MusicCast offre une évolutivité modulaire. On peut, par exemple et dans un premier temps, imaginer configurer un ensemble multicanal 5.1 ou 7.1 avec les enceintes sans‑fil Yamaha, les remplacer ensuite par des enceintes passives plus classiques et « recycler » les modèles MusicCast dans les autres pièces d’un foyer pour confectionner dans le même temps un système multiroom. Une chaîne audio dans laquelle l’amplificateur RX‑V8A jouera bien sûr à part entière le rôle d’un maillon essentiel, pour notamment diffuser sur toutes les enceintes MusicCast de la maison le signal d’une source sonore lui étant raccordée.

 

Conclusion

Avec le RX‑A8A, Yamaha nous présente une alternative à sa configuration haut de gamme préamplificateur MusicCast CX‑A5200 associé au bloc de puissance MX‑A5200. Plus simple à mettre en œuvre, mais aussi moins coûteux, le RX‑A8A offre une prestation à la qualité comparable. De plus, dernier‑né de la marque, cet intégré bénéficie des dernières technologies. Polyvalent, il se propose d’être la clé de voûte d’une installation de très haute qualité qu’il s’agisse d’écoutes stéréophoniques conventionnelles ou de séances Home Cinéma.

 

Ses atouts majeurs résident dans sa polyvalence. Pour cela la marque aux trois diapasons l’a doté de l’essentiel : des traitements numériques capables d’exploiter les flux les plus actuels, d’une véritable « redistribution de ses ressources » lors du passage en mode stéréo et d’une position Pure Direct. En somme, une valeur sûre pour s’équiper d’un système Home Cinéma performant sans pour autant sacrifier sa passion pour la stéréophonie conventionnelle ou même l’écoute de vinyles. Seul problème, pour bénéficier pleinement de ses qualités, il ne faudra pas hésiter à l’associer à des enceintes de qualité sur l’ensemble de ses canaux… ce qui risque fort de faire flamber le budget à prévoir pour ce type d’installation. Mais vous connaissez l’adage : quand on aime on ne compte pas. Et, croyez‑nous, le Yamaha RX‑A8A sait se faire aimer au‑delà du raisonnable.

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