Le cabinet InterDigital, en partenariat avec FutureSource, a récemment mené une étude sur l’empreinte carbone de l’industrie des loisirs vidéo, de la production à la livraison en passant par la consommation. Point notable de cette enquête : le streaming représente 4% des émissions carbone mondiales, alors que l’industrie aéronautique n’est qu’à 2%.
Marché du streaming mondial, les chiffres
Depuis 2023, chaque heure de production de film équivaut en moyenne à 16,6 tCO2e (soit tonne d'équivalent dioxyde de carbone, unité de mesure communément utilisée), équivalente à la consommation annuelle de deux foyers par an. En 2024, 54 MtCO2e (mégatonne) ont été générés par les téléviseurs diffusant des contenus streaming (à savoir les émissions dégagées pour 1 heure de streaming en Ultra HD 4K sont 1,7x plus importante que pour 1 heure de streaming 1 080p), soit l’équivalent des émissions de gaz à effet de serre de 11,7 millions de véhicules de tourisme.
En prenant le cas concret des derniers Jeux Olympiques de Paris 2024, l'empreinte carbone est estimée à 602,8 millions de tonnes, avec 1,25 TWh d’électricité consommée résultante du streaming TV, smartphones et ordinateurs. 48 millions de kWh (de quoi alimenter 4 000 foyers par an) auraient pu être économisés par l’utilisation de magnétoscopes numériques, et donc de visionnage a posteriori. Autres solutions évoquées, la production virtuelle à distance plutôt que sur site, et les technologies de luminosité adaptative sur les téléviseurs pour limiter leur consommation.
La parole à Lionel Oisel, responsable des laboratoires vidéo d'InterDigital
« C’est à toute l'industrie que revient la responsabilité de faire des changements qui amélioreront la durabilité du secteur de la télévision et de la vidéo, a déclaré Lionel Oisel, responsable des laboratoires vidéo d'InterDigital. Bien que des changements soient en cours, on peut et on doit faire plus. Des technologies comme le magnétoscope numérique ont le potentiel de réaliser des économies d'énergie significatives, même lorsqu'elles sont appliquées à des événements spéciaux comme les Jeux Olympiques. Si elles étaient appliquées universellement, les bénéfices pourraient être énormes et changer la donne pour l'industrie ».