le 18 décembre 2019 - 09h36

Star Wars épisode IX : l'ascension de Skywalker, c'est quoi cette couleur de sabre laser ?

Neuvième et dernier opus de la saga Star Wars, Rise of the Skywalker (L'ascension de Skywalker) sort aujourd’hui. Premier avis à chaud.

A
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À l’instar de Game of Thrones, il est toujours difficile de demander à quelqu’un ‑J.J. Abrams‑, qui n’est pas l’auteur d'origine d’une œuvre, de conclure une saga commencée il y a 42 ans par un autre, en l'occurrence George Lucas. Car on le rappelle, ce long métrage sera le dernier avec les personnages que l’on connaît, les prochains opus seront totalement repensés.

 

Lourd fardeau

Disney a choisi de confier ce lourd fardeau à celui qui a déjà réalisé l’épisode VII. Et plutôt que de tenter d’imposer une direction inédite, de prendre des risques, de faire preuve d’un peu d’audace, ce dernier va choisir une seule et unique direction artistique : « le fan service ». Autant dire qu'il y aura des heureux ‑nombreux‑ et des malheureux, dont votre serviteur. 

Alors que Rey (très bonne Daisy Ridley) continue de s’entraîner en vue d’un futur affrontement avec Kylo Ren, la Résistance cherche un nouveau moyen de mettre définitivement fin aux agissements de l’Empire. Car après avoir créé le Premier Ordre, ce dernier se prépare à soulever une nouvelle armée (le Dernier Ordre) orchestré par… roulement de tambour, deus ex machina, l’empereur Palpatine…

 

Blockbuster rutilant mais…

Même les fans de Star Wars ne mettront pas longtemps à comprendre que cette ascension de Skywalker n’est ni plus ni moins le remake à peine déguisé du Retour du Jedi (épisode VI), comme l’épisode VII était déjà la redite de l’épisode IV. Couplé à l’exercice du « fan service » pur et dur, ce remake de l’épisode le plus faible de la première trilogie (dans le temps) devient très vite laborieux sous ses airs de blockbuster rutilant. Derrière l’action spectaculaire quasi non‑stop et le gigantisme du tout‑numérique (le retour aux sources amorcé dans le Réveil de la force et surtout l'excellente série live The Mandalorian avec beaucoup de décors en « dur » n’est malheureusement plus de rigueur), un vide scénaristique patent doublé d'un écueil quasi impardonnable : à aucun moment, le récit ne se place à hauteur d’homme. 

 

C'est quoi cette couleur de sabre laser ?

On passera sur les dialogues creux consternants, la musique ‑que l'on adore pourtant‑ littéralement omniprésente, le manque de charisme des nouveaux venus ou le flop du retour des anciens (on ne spoilera pas l'acteur en particulier dont la prestation touche au grotesque), la séquence‑hommage à Franky Zapata avec des Stormtroopers qui font du Jet Pack, l’apparition d’un personnage « Power Ranger », la disparation puis la réapparition d’un Chewie dont on se demande encore si le scénariste était sobre quand il a écrit cette séquence totalement improbable, et même le problème de mauvaise couleur de sabre laser dans deux scènes qui se suivent. Sidérant.

 

On se consolera par un dernier plan sympathique qui fera bondir de plaisir tous les fans et qui résume à lui seul l'état d'esprit du réalisateur : céder à tous leurs caprices, à toutes les modes, à toutes les tendances. Pas sûr en revanche que cette nouvelle « attraction » réconcilie Martin Scorsese avec Disney et J.J. Abrams avec le cinéma.

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