Sorti en 1982, le bien‑aimé E.T. de Steven Spielberg a bénéficié d’une nouvelle édition en 2002, comportant certains éléments modifiés via les avancées de la technologie numérique. Entre autres changements, un extraterrestre en images de synthèse encore plus moche que l’original et des armes à feu qui disparaissent des mains des agents du FBI, à la poursuite des enfants qui protègent E.T.
Une décision décriée, signe avant‑coureur de la « cancel culture » qui sévit aujourd’hui et qui voit des œuvres littéraires classiques « corrigées » pour ne pas heurter les sensibilités contemporaines fragiles. Sauf que pour E.T., c’est l’auteur lui‑même qui avait commandé les modifications, et aujourd’hui, il le regrette.
E.T. est un produit de son époque
« C'était une erreur. Je n'aurais jamais dû faire cela, a déclaré Spielberg à l’occasion d’une interview au Time’s 100 Summit (vidéo ci‑dessous). E.T. est un produit de son époque. Aucun film ne devrait être révisé en fonction de l’angle à travers lequel nous regardons maintenant, que ce soit volontairement ou parce qu'on nous y oblige ».
Je n'aurais jamais dû toucher aux archives de mon propre travail
« Pour E.T., j'étais gêné du fait que les agents fédéraux géraient des enfants avec des armes à feu, et j'ai pensé à transformer les armes en talkies‑walkies… Des années ont passé et j'ai changé d'avis. Je n'aurais jamais dû toucher aux archives de mon propre travail, et je ne recommande à personne de le faire, poursuit le réalisateur. Tous nos films sont une sorte de point de repère pour savoir où nous étions quand nous les avons faits, ce que le monde était et ce que le monde recevait lorsque nous avons diffusé ces histoires. Je regrette vraiment d'avoir fait ça ».