Les pontes des réseaux sociaux ont beau affirmer qu’il n’existe aucun lien entre leurs produits et la santé mentale des utilisateurs, des faits divers tragiques laissant penser le contraire continuent d’abonder. Et quand c’est de suicide qu’il s’agit, il n’y a souvent pas d’autre solution que mettre ces géants face à leurs responsabilités.
Premier recours collectif français contre TikTok
Début novembre, Maître Laure Boutron‑Marmion, avocate spécialisée dans la défense des mineurs, a déposé auprès de la cour de Créteil un recours collectif ‑le premier du genre en Europe‑ contre TikTok. L’avocate représente sept familles qui reprochent au réseau social, via son algorithme de recommandations, d’avoir exposé leurs enfants à des contenus dangereux. Deux des adolescents ont malheureusement mis fin à leurs jours.
Sont notamment mises en cause des vidéos faisant l’apologie du suicide, de l'automutilation ou des troubles alimentaires. « Il n'est plus possible de la part des plateformes de réseaux sociaux, en particulier de TikTok, d'adopter encore ce discours qui consisterait à dire que ce n'est pas leur affaire puisque ce n'est pas leur contenu », a déclaré l’avocate.
TikTok sans filtre
On apprend aujourd'hui que TikTok, sous la pression des régulateurs, a décidé de retirer d'ici la fin de l'année ses filtres « beauté » pour les utilisateurs de moins de 18 ans. Un fait confirmé par Nikki Soo, la responsable des politiques publiques liées à la sécurité et au bien‑être chez TikTok Europe, lors d'un forum dédié à la sécurité : « L’étude que nous avons menée auprès des jeunes et de leurs parents a montré que certains filtres modifiant l’apparence des utilisateurs pouvaient avoir un impact sur le bien‑être des adolescents ». Sauf qu'à ce jour, rien n'empêche les mineurs de mentir sur leur âge lors de l'inscription sur le réseau social…