le 16 novembre 2018 - 08h45

Pas de réalisatrices chez Blumhouse ? Jason Blum présente ses excuses

Le fondateur de la société de production américaine Blumhouse, révélée par Paranormal Activity en 2007, s'est expliqué après une interview controversée sur l'absence de réalisatrices dans ses projets horrifiques depuis sa création.

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Jason Blum

Ce n'est un mystère pour personne : l'industrie du cinéma souffre toujours cruellement d'un manque de parité criant et d'un sexisme systémique difficile à abattre : 20% seulement des films tournés en France en 2015 étaient réalisés par des femmes selon des chiffres du CNC. Et, aux États‑Unis, sur les 1 110 films les plus rentables sortis entre 2007 et 2017, on ne retrouve que 4,3% de réalisatrices (dont Catherine Hardwicke pour Twilight chapitre 1, cliquez pour ses impressions dix ans après). Et ce n'est pas la société de production américaine Blumhouse qui risque d'inverser la tendance, n'ayant jamais produit un seul film d'horreur réalisé par une femme depuis sa création (Blumhouse a cependant collaboré avec quelques réalisatrices sur des projets dans d'autres genres, souvent plus confidentiels).

 

Interrogé sur le sujet par le site Polygon à l'occasion de la sortie de la suite de Halloween par David Gordon Green (Prince of Texas), le fondateur de Blumhouse, Jason Blum, avait alors déclaré : « Nous essayons de le faire et pas seulement de par les événements récents. Mais il n'y a pas beaucoup de réalisatrices de manière générale, et encore moins qui accepteraient de faire un film d'horreur ». Concédant son admiration pour Jennifer Kent, réalisatrice de Mister Babadook, Jason Blum précisait alors : « J'ai proposé à Jennifer tous les films que nous avons eu en projet. Elle a toujours refusé ».

 

Une réponse rapidement critiquée par les amateurs du genre, adressant rapidement au producteur des listes de réalisatrices indépendantes actives dans le domaine de l'épouvante (parmi lesquelles on pourrait évoquer la Française Julia Ducournau et son mémorable Grave en 2016). Face à ces réactions, le producteur a présenté ses excuses sur sa page Twitter : « Merci de m'avoir interpellé sur les commentaires stupides que j'ai pu faire durant cette interview. J'ai parlé trop vite sur un sujet sérieux et qui me tient à cœur. Précisant que près de la moitié des équipes de Blumhouse sont des femmes, Jason Blum admet que Blumhouse n'a pas fait un assez bon travail dans ses collaborations avec les réalisatrices, et pas parce qu'elles n'existent pas. J'ai eu des retours de leur part. La façon dont je me suis exprimé sur ce sujet était bête et j'en suis désolé ».

 

En attendant, l'année 2019 s'annonce chargée pour Blumhouse avec la sortie de Us, le nouveau film de Jordan Peele (Get Out), ainsi que Glass de M. Night Shyamalan, suite commune de ses films Split et Incassable. Autant de sorties toujours très masculines...

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