Au mois de décembre prochain, la firme aux grandes oreilles va donc sortir Mufasa, le roi lion, soit la préquelle du Roi lion. Signé Barry Jenkins (Moonlight), ce nouveau film n'a pas été pensé comme un pur exercice formel à l'image du film de 2019. L’idée n’est plus vraiment d’opter pour du photoréalisme (en images de synthèse) qui lorgnerait vers le documentaire sous pixel, mais plus d’ouvrir une nouvelle porte de l’animation.
Nous avons pu voir le premier tiers du film cette semaine à Paris en compagnie du réalisateur. Si nous avons promis de ne pas trop révéler d’éléments clés, nous pouvons néanmoins dire que l’ADN shakespearien de la franchise est conservé, puisque l’histoire tourne autour de l’amitié juvénille entre Mufasa et le futur Scar. Une amitié qui deviendra la rivalité mortelle adulte que l’on connaît dans Le roi lion.
Dans la droite lignée des rois
Le film conserve également des éléments de son aîné et non des moindres. À la manière de C3PO et de R2D2, ce sont donc Rafiki et Timon qui font la transition entre les deux époques et qui amènent l’humour nécessaire pour compenser le drame qui se joue devant nos yeux.
Du côté de la musique, Elton John ayant refermé son piano après une interminable tournée d’adieux, il n’est (a priori ?) pas là, mais cela chante néanmoins. Pour le moment, rien du calibre de Can You Feel the Love Tonight, mais nous n'avons pas tout entendu.
Vers un réalisme extrême
Reste le gros morceau : l’animation. S’il est indéniable que les progrès des images de synthèse sont chaque jour toujours plus bluffant ‑il n’y a qu’à voir le dernier opus de la franchise Planète des singes‑ c’est un peu là que le bât blesse. Les images sont splendides de réalisme et de beauté formelle, la caméra virtuelle se permet des folies, mais il se dégage tout de même (pour le moment ?) du film une drôle d’impression. Le réalisme est si fort et l’anthropomorphisme si présent qu’à un moment, notre cerveau bugge. Nous ne sommes pas vraiment habitués à ce paradoxal mélange, oxymore visuel et naratif. Reste à le voir dans la longueur, à partir du 20 décembre en salles.