Le réalisateur de Killers of the Flower Moon (cliquer pour la critique) avait déjà déclaré en octobre 2019 que les films Marvel n'étaient « pas du cinéma », qualifiant les longs métrages avec « des gens en collants » de « parcs d'attractions ». Certaines stars hollywoodiennes s'étaient alors indignées : James Gunn, Samuel L. Jackson, Robert Downey Jr…
« C’est vrai, il faut sauver le cinéma »
Mais Martin Scorsese n'a visiblement pas changé d’avis, et ce ne sont pas ses dernières déclarations qui vont calmer le jeu. À propos de l’état général du cinéma, le réalisateur vient de déclarer : « Le danger, c'est ce que ça fait à notre culture. Parce qu'il va y avoir des générations qui vont penser que les films, c'est seulement ça. Ils le pensent déjà. Cela signifie que nous devons nous battre encore plus. La solution doit venir des cinéastes eux‑mêmes. Et vous aurez les frères Safdie, et vous aurez Christopher Nolan, vous voyez ce que je veux dire ? Frappez‑les de tous les côtés. Frappez‑les de tous les côtés et n’abandonnez pas. Voyons voir ce que vous avez dans le ventre. Sortez et faites ! Réinventer. Ne vous plaignez pas. Mais c’est vrai, il faut sauver le cinéma ».
Qu'est‑ce que ces films veulent dire ?
Et d’enfoncer le clou : « Ce que je veux dire, c’est que c’est du contenu fabriqué. C’est presque comme si l’IA faisait un film. Et cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de réalisateurs et d'effets spéciaux incroyables qui réalisent de belles œuvres d’art. Mais qu'est‑ce que ces films veulent dire ? Qu'est‑ce qu'ils vont apporter ? Mis à part une sorte de consommation de quelque chose, puis son élimination de votre esprit, de votre corps tout entier, vous savez ? Alors qu’est‑ce que ça nous apporte ? ».
Quand on voit que pour sa neuvième semaine d'exploitation, Oppenheimer de Christopher Nolan a engrangé quelque 912 millions de dollars dans le monde, devenant ainsi le biopic générant la meilleure recette de tous les temps devant Bohemian Rhapsody, et qu'en même temps, le cinéma est trusté par les films de bodybuilders en collants qui lancent des marteaux, on se dit que le Septième Art n’a pas encore dit son dernier mot : succès, œuvres ambitieuses et difficiles d’accès ne sont pas forcément incompatibles. Pourvu que ça dure. Source : GQ