Si les compositeurs de films ont toujours eu la chance de jouir d’une certaine renommée auprès du public, ceux en charge de séries ou de jeux vidéo n’ont pas toujours eu cette aura. Mais cela semble changer ces dernières années, et Bear McCreary est assurément concerné. L’Américain, qui s’est surtout fait connaître pour son travail sur la série Battlestar Galactica en 2004, est depuis sur les lèvres (et dans les oreilles) de nombreuses personnes grâce à ses compositions allant d’Outlander à God of War en passant par The Walking Dead, Godzilla ou encore Le seigneur des anneaux : les anneaux de pouvoir.
La bande au grand complet © Antoine Roche
Avec sa discographie aujourd’hui bien garnie touchant tous les types de médias, et surtout un premier album solo chargé en pistes mouvementées et en guests, l’homme a des envies de scène. Mi‑avril 2025, il se lance dans la tournée Themes & Variations composée à moitié de ses thèmes les plus connus, mais aussi de morceaux tirés de son album The Singularity. En ressort un concert généreux de 2 heures auquel nous avons pu assister hier soir à Bruxelles dans la salle l’Ancienne Belgique, très orienté metal, assurément son genre de prédilection.
Un concert pour les fans de Bear McCreary et surtout de metal
Cette fois, pas question d'orchestre comme cela a pu être le cas par le passé : ici sept membres sont présents sur scène. McCreary lui‑même, qui alterne guitare électrique, clavier, chant, accordéon (oui) et sa fidèle vielle à roue, entre autres surprises que nous garderons secrètes. Au chant, son frère Brendan fidèle au poste, qui prête sa voix à de nombreux morceaux de Bear. Il permet, grâce également à la présence du compositeur et vocaliste Morgan Sorne (qui assure également une première partie atypique), de compenser l’absence sur scène de la femme de Bear McCreary, la chanteuse Raya Yarbrough. Enfin, outre une batterie, une guitare et une basse, Paul Cartwright et son violon électrique, fidèles depuis l’ère Battlestar Galactica, sont là pour compléter une belle bande qui donne tour à tour de la voix.
Bear McCreary et sa fameuse vieille à roue © Antoine Roche
Paul Cartwrith et Bear McCreary collaborent depuis longtemps © Antoine Roche
Et ils n’y vont pas de main morte, prévoyez les bouchons si vous assistez ce soir à leur concert français. La lourdeur et l’intensité de The Singularity fonctionnent à merveille en live et il vaut mieux y être préparé. Même certains morceaux éloignés du metal, comme le thème principal de la série Da Vinci’s Demons, profitent d’une variation (c’est le nom de la tournée, après tout) vers le metal. Tout le monde n’appréciera peut‑être pas, mais nous avons adoré, d'autant plus qu'il s'agit d’une performance impossible à écouter ailleurs. Quelques soupapes suivent avec les morceaux Old Tom Bombadil ou Blood Upon the Snow, ou encore les interventions du compositeur avec le public. La scénographique est plutôt réussie : les lumières n’en font pas trop et un écran géant permet d’illustrer de manière un peu abstraite (faute de droits des jeux, séries et films, on l’imagine) les morceaux. Une belle proposition dont vous pouvez retrouver quelques extraits en bas de cet article.
Un homme impliqué © Antoine Roche
Les prochaines dates de Bear McCreary
Si vous souhaitez voir Bear McCreary durant cette tournée, il va falloir vous dépêcher. Voici les prochaines dates européennes :
• Paris, au Trianon, ce soir 29 avril
• Bruguières, au festival Echos & Merveilles, le 30 avril en solo, puis le 4 mai avec The Neko Light Orchestra
Ensuite, il faudra traverser l’Atlantique pour la tournée nord‑américaine en mai, puis aller encore plus loin en juillet en Australie.
