Luis Buñuel, réalisateur mexicain d’origine espagnole, est né en 1900 à Calenda. Son œuvre, l’une des plus impressionnantes du cinéma contemporain, compte une trentaine de films réalisés au Mexique, aux États‑Unis, en Espagne et en France. Un de ses chefs‑d'œuvre, Le charme discret de la bourgeoisie, est attendu chez Studiocanal en 4K UHD en juillet, tandis que le distributeur français Carlotta le reprogramme au cinéma à partir du 29 juin.
Des bonus inédits avec Charles Tesson et Jean‑Claude Carrière
On en sait d'ailleurs un peu plus sur les bonus de cette œuvre immense et majeure du réalisateur d'Un chien andalou (son premier film à l'âge de 29 ans), à la fois moderne, empreinte d'une satire sociale sans concessions et de psychanalyse (le poids de l’éducation hante tous ses films ou presque).
Sont notamment attendus :
• Une analyse du film par Charles Tesson (30 minutes)
• Trois analyses de séquences par Charles Tesson (20 minutes)
• Une interview du scénariste Jean‑Claude Carrière (24 minutes)
• La bande‑annonce originale
Changer de regard
Largement de quoi découvrir plus en profondeur le projet buñuelien qui peut se résumer ainsi : abandonner la vision que l’on avait jusque‑là des images pour changer de regard. Son obsession du clergé (il fut enfant de chœur et reçut une éducation catholique), des institutions ‑qu’elles soient militaires ou politiques‑ son goût pour les situations étranges, audacieuses et décalées (dans L’ange exterminateur, un groupe de bourgeois est prisonnier du cadre) ou la récurrence de la métaphore animale pour commenter le petit monde des hommes, comptent parmi ses motifs préférés.
La lutte des classes
Sous le vernis des apparences, bourgeoises le plus souvent, se dissimulent des pulsions inavouables et profanes (l’institution religieuse fut l’une de ses cibles de choix, de L’âge d’or à Viridiana). Chez Buñuel, les oppresseurs, qu’ils soient prêtres, militaires ou professeurs, agissent de concert. Face à eux, les olvidados (littéralement « les oubliés »), dont il fera un film en 1950. Ces olvidados sont tous ceux que la naissance a laissés au bord de la route, à l’image de ces clochards qui, dans Viridiana, prennent d’assaut une demeure bourgeoise et se livrent à une comédie désopilante sur les apparences.
Dans les années 70, Luis Buñuel signe quelques films superbes, concentrant son attention sur la lutte des classes et la quête de l’impossible. Parmi eux : Le charme discret de la bourgeoisie et Belle de jour avec Catherine Deneuve.
La précommande du Charme discret de la bourgeoisie est ouverte ici en date du 22 juin, même si l'éditeur avance le mois de juillet pour le moment. Nouvelle bande‑annnonce restaurée à découvrir ci‑dessous.