le 20 mars 2020 - 10h35

Lancement Disney+ le 24 mars menacé par le coronavirus ?

La pression monte pour les plateformes de streaming. Après la décision de Netflix, hier, de répondre favorablement à la demande de l'Europe de dégrader la qualité de diffusion de ses contenus, Disney+ qui, à l'heure d'écrire ces lignes, confirme son lancement le 24 mars, pourrait bien subir les foudres de la commission européenne.

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Netflix a donc confirmé hier dans la soirée une réduction de 25% de sa bande passante pendant les 30 prochains jours auprès d'environ 80 opérateurs de télécommunications du vieux continent, pour alléger le poids des données transitant sur le réseau internet européen (cf. notre actualité Netflix annonce une réduction de 25% de sa bande passante en Europe pendant 30 jours). Pour rappel, cette demande des instances européennes vise à préserver le réseau nécessaire pour assurer le télétravail et l'enseignement en ligne pendant l'épidémie de coronavirus.

 

Bruxelles à la manœuvre

En agissant de la sorte, le service OTT répond favorablement à une demande de Bruxelles qui a relayé les inquiétudes des gouvernements européens, eux‑mêmes alertés par leurs opérateurs télécoms qui ont assisté à une hausse soudaine et importante de trafic internet lié au confinement des populations. Ainsi, le quotidien Les Échos rapporte que l'usage de Netflix a augmenté de 75% en une semaine au sein d'un grand opérateur français. Et le secrétariat d'État au numérique précise que les pics de consommation habituellement observés le week‑end sont désormais le lot quotidien.

 

Le gouvernement a demandé le report du lancement Disney+ 

C'est pourquoi, de son côté, le gouvernement français a demandé à la compagnie américaine Disney de décaler le lancement de sa plateforme de streaming Disney+ prévue le 24 mars en France. Attendue par tous les fans des univers Star Wars, de Marvel, de Pixar…, cette dernière est déjà un succès commercial et va peser sensiblement sur le réseau français et européen. Si Disney n'a pas souhaité répondre favorablement à la demande française, la décision finale pourrait revenir aux opérateurs télécoms (cf. notre actualité Netflix, YouTube, Fortnite… Débit bientôt réduit pour faciliter le télétravail ?).

 

Neutralité du net en péril

Car, il ne faut pas s'y tromper, si le réseau internet souffre dans les semaines à venir, la digue de la neutralité du net (pour résumer, aucun favoritisme d'un usage par rapport à un autre) tombera sur injonction du/des législateur(s). Pour être clair, les opérateurs télécoms seront amenés à réduire unilatéralement le débit des plateformes et services trop consommateur de données, vidéo en tête. Et si la menace d'un report du lancement de Disney+ semble pour le moment écartée (on ne sait toutefois pas, à l'heure actuelle, ce qu'un confinement plus drastique en France et/ou en Europe entraînerait en termes d'utilisation du réseau internet), l'intégralité du service pourrait ne pas être au rendez‑vous. Pas certain, par exemple, que la qualité 4K Ultra HD soit de la partie. Dans ce domaine comme dans beaucoup d'autres en cette période inédite, la vérité du jour n'est pas celle du lendemain. À suivre donc.

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