Comment interprète‑t‑on un vampire de 173 ans ?
On bouge plus lentement ! On s’économise, comme ça, à chaque scène d’action, vos mouvements paraissent tout de suite plus surnaturels et vous donnez l’illusion de bouger très vite. C’est une des astuces pour jouer Bill, et je vous garantis que l’effet est saisissant. Ensuite, je me suis beaucoup documenté sur la guerre de Sécession (l’époque où Bill Compton devient vampire, NDLR). J’ai aussi travaillé son accent pour qu’il soit unique.
Que pouvez-vous nous dire sur cette nouvelle saison ?
Cette saison 2 franchit un nouveau cap et brise quelques tabous supplémentaires. En voyant la saison 1, je me disais déjà qu’Alan Ball, qui est aussi le créateur de Six Feet Under, était allé très loin et avait dépassé quelques limites. En regardant la saison 2, je me dis qu’il est allé encore plus loin. Il y a beaucoup de nouveaux personnages, d’intensité et de suspense.
Quel petit truc en plus possède True Blood, que les autres séries n’ont pas ?
Là où d’autres programmes ont huit jours pour tourner un épisode, grâce aux moyens que nous donne la chaîne américaine HBO, nous en avons douze. C’est ce luxe de temps supplémentaire qui permet de peaufiner les scénarios, d’installer une lumière plus léchée et de permettre aux comédiens de tenter des choses sur plusieurs prises.
Alan Ball dit d’Anna Paquin qu’elle n’est pas vraiment gênée par le tournage des scènes d’amour. Est-ce aussi votre cas ?
Ça l’est d’autant moins lorsque je tourne ce genre de scène avec Anna (les deux comédiens sont ensemble depuis deux ans…). Franchement, c’est toujours justifié dans le scénario et l’équipe est formidable. C’est évidemment plus facile lorsque vous êtes déjà intime avec votre partenaire. Ça permet d’essayer plein de trucs que vous n’auriez pas osé tenter avec une autre (rires). Le seul problème, c’est quand vous rentrez à la maison, ce n’est plus pareil (rires).
Maintenant que la série est devenue un immense succès, est-ce que votre quotidien est plus difficile qu’avant ?
Franchement, du moment que ça reste raisonnable, je ne peux vraiment pas me plaindre. De toute façon, à Los Angeles, les gens sont tellement habitués à croiser des « acteurs connus et des stars » qu’ils vous gratifient d’un simple « Bonjour, j’adore votre boulot ». C’est la majorité. L’exception vient du gars qui, de temps en temps, vous demande de le mordre. Ou bien de ceux qui ont appelé leur chien Sookie ou Bill… Mais dans l’ensemble, ça reste toujours sympathique.
Aviez-vous imaginé que la série deviendrait un tel phénomène ?
Dès que je lis un script destiné à la télévision, je me pose la question de savoir si son histoire peut s’installer dans le temps et la durée sans être ennuyeuse. Est-ce que cette histoire va intriguer le public, mais aussi le grand public ? Lorsque j’ai eu fini le scénario du pilote de True Blood, je me suis écrié : « Bordel de merde, c’est génial ! ». J’ai immédiatement pensé que True Blood avait le potentiel pour devenir quelque chose d’énorme, d’unique, et de si fascinant que les gens ne pourraient pas s’arrêter de regarder. Je me suis dit que les gens qui aiment HBO allaient adorer, que les gens qui aiment Alan Ball allaient adorer, que les gens qui aiment les vampires allaient adorer et que les gens qui aiment les histoires à rebondissements allaient adorer. Au final, je crois que mon intuition n’était pas mauvaise. En tout cas, jusqu’à maintenant !