le 17 mars 2008 - 10h50

Stéphane Allagnon

Avant d’être réalisateur, Stéphane Allagnon était architecte. Et puis l’envie de faire du cinéma a été la plus forte. Après plusieurs petits boulots et un premier court métrage, il réalise enfin son rêve : tourner un film.
A
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À quand remontent les prémices de Vent mauvais ?

 

Dix ans. À ce moment-là, j’avais envie de faire du cinéma sans vraiment savoir comment m’y prendre. J’avais seulement le titre et le fil conducteur en tête : un intérimaire qui part dans une petite ville pour réparer des ordinateurs. Puis j’ai construit mon film année après année, tout en travaillant sur d’autres projets et d’autres scénarios.

 

Que représente pour vous le scénario dans la construction d’un film ?

 

Je crois que le processus d’écriture est primordial. Il commence au moment du scénario, il continue pendant le tournage, et se termine au montage. Enfin presque. Car même jusqu’à la sortie du DVD, on peut encore donner des petites des indications et changer le sens de lecture du film. C’est pour cela que j’ai du mal à dissocier l’écriture de la mise en scène. En tout cas pour ce film… Mais je rêve un jour de rencontrer un scénariste qui me permettra de réaliser ce que je n’aurai pas eu besoin d’écrire.

 

Pour quelle raison ?

 

Pour prendre de la distance. En ce qui me concerne, je n’ai aucun recul sur ce que je fais. Même si écrire est un immense plaisir, il faut absolument avoir une grande confiance en soi pour y arriver.

 

Comment s’est déroulée l’étape du casting ?

 

Le désir d’acteur change tout le temps. En même temps, lorsqu’on fait un premier film, on nous demande de penser prioritairement à des têtes d’affiche. On est dans la position assez étrange où on nous somme de choisir entre une dizaine de personnes et d’aller les voir pour essayer de les convaincre. C’est un peu le système que j’ai découvert et qui, au final, me semble très artificiel.

 

C’est-à-dire ?

 

Eh bien personne ne croit vraiment à ça. Tout le monde sait que les choses se déclenchent au moment où un acteur se sent vraiment investi dans le rôle. Et encore, il faut que son emploi du temps coïncide avec celui de la production. Par exemple, quand j’ai commencé à chercher le rôle du patron, je l’ai fait lire à Patrick Chesnais qui a bien accroché. On a même fait des lectures et des répétitions ensemble. Mais mon film s’est soudainement arrêté en automne pour cause de problèmes de financement. Il a même failli ne pas se faire. Puis au début de l’année, il a repris et on a tourné au mois d’avril. Manque de bol, à ce moment-là, Patrick était engagé sur un autre film, qui lui aussi avait connu des soucis et se faisait enfin après plusieurs années de galère. Cette malchance s’est transformée en coup de chance lorsque j’ai rencontré Bernard Le Coq, qui m’a répondu tout de suite positivement. Je suis extrêmement heureux de l’avoir rencontré. Comme quoi, le casting est une aventure aléatoire.

 

Est-ce que le budget (3 millions d’euros, N.D.L.R.) a été suffisant pour tourner ce que vous aviez en tête ?

 

Oui, parce que nous avons eu recours à quelques procédés numériques bien pratiques, notamment pour simuler les scènes de tempête du film. La finalité de l’histoire, c’est qu’aujourd’hui, le numérique coûte moins cher. C’est plus compliqué de faire une mise en scène en réel que de la travailler après par ordinateur. Par exemple, pour une séquence en plein air où tout est dévasté, il faut plus d’une dizaine de personnes pour acheminer les décors, les construire, gérer le plateau, etc. Tandis que la personne derrière son PC est seule pour tout créer. L’élément humain coûte toujours plus cher. Évidemment, au final, ce n’est pas la même chose et il faut faire des choix. Je ne crois pas au tout-numérique.

 

Aujourd’hui, que pensez-vous de Vent mauvais ?

 

J’ai encore un peu de mal à prendre de la distance par rapport à lui. Très sincèrement, je ne suis pas malheureux par rapport au film. Je suis en paix avec lui. En fait, le film et moi, on s’aime bien aujourd'hui (rires).

 

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