le 23 février 2015 - 13h01

Stefano Sollima

Présent à la clôture du dernier festival Séries Mania à Paris, le réalisateur et scénariste italien Stefano Sollima est venu présenter sa dernière création. Après une adaptation TV très réussie du film Romanzo Criminale, il revient avec une nouvelle adaptation série, Gomorra, tirée du roman éponyme de Roberto Saviano. Entretien.

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Le film Gomorra adapté du roman de Roberto Saviano existe déjà. Pourquoi en faire aujourd’hui une série ?

 


SS : même si je pense que le film de Matteo Garrone est un chef‑d’œuvre, il restait des choses à dire qui ne sont pas dans le film, et il ne s’agissait en aucun cas pour moi de refaire la même chose.

 

Comment avez-vous fait ?

 


SS : je me suis basé sur ma propre lecture du roman qui décrit davantage un monde, celui de la Camorra (la mafia napolitaine), et ne se focalise pas sur une seule histoire. Avec le roman, il y a la possibilité de raconter cinquante histoires différentes et elles seraient toutes intéressantes. J’ai donc choisi un morceau de livre que j’ai actualisé tout en tentant de lui donner une esthétique très cinématographique.

 

Que raconte pour vous la série ?

 


SS : l’histoire vraie de la perte de pouvoir d’un chef de clan. Il a 50 ans et traverse une crise dans un contexte de concurrence extrêmement dur. Nous avons essayé d’être le plus authentique possible en s’appuyant sur des témoignages de personnes qui connaissent bien ce milieu.

 

Y'a-t-il une ou plusieurs séries qui vous ont inspiré pour Gomorra ?

 


SS : il y a Sur écoute, du point de vue de la narration. Pour le reste, The Shield et Breaking Bad sont des modèles de savoir‑faire.

 

Les acteurs de la série sont tous criants de vérité. Ce sont tous des acteurs professionnels ?

 


SS : pas tous. Le casting a duré six mois et nous avons sciemment mélangé à 50% les acteurs pro et des acteurs inconnus dont la majorité d’entre eux connaissent bien ce milieu, sans pour autant en faire partie. Finalement, le groupe formé par cet ensemble hétéroclite fonctionne parfaitement à l’écran.

 

Tourner au cœur de Naples, est-ce un problème ?

 


SS : j’avoue qu’une fois, les choses ont failli déraper. Quelqu’un chargé de surveiller une zone de « vente » dans un quartier très délicat, où il a des meurtres et des bars qui explosent régulièrement, a pris nos dix acteurs chevauchant des scooters à vive allure pour une tentative d’intimidation ennemie. Comme nous filmions à distance, il n’avait pas vu les caméras. Il a pris sa voiture et a commencé à foncer comme un dingue sur le groupe. Heureusement, il s’est rendu compte de son erreur au dernier moment, et tout s’est bien terminé. Le plus grand défi pendant ce tournage était clairement de tout contrôler.

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