le 29 octobre 2010 - 14h52

Simon Baker

À Monte-Carlo, l’intégralité des journalistes présents espéraient une interview de la star du 50e Festival de Télévision, Simon Baker, le héros de Mentalist. Ce dernier était non seulement très disponible, mais aussi prolixe et au moins aussi enjoué que nous.
A
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Est-ce que la personnalité de Bruno Heller, le créateur de Rome et initiateur de Mentalist, a joué un rôle dans le fait d’avoir accepté cette série ?

 

Non. En fait, je n’avais même pas vu un seul épisode de Rome avant de rencontrer Bruno. L’idée que l’on puisse investir 100 millions de dollars dans une série TV me laissait quelque peu perplexe…

 

Qu’est-ce qui vous a séduit alors dans ce projet ?

 

C’est l’idée de ce personnage. Ce héros très drôle et extrêmement sombre à la fois.

 

Comment Patrick Jane évolue‑il au cours de cette deuxième saison ?

 

Mon personnage va davantage laisser s’exprimer son côté obscur. Son évolution est subtile et progresse à chaque épisode. C’est un être détruit en constante recherche de rédemption, parce qu’il est incapable de se pardonner à lui‑même. Il ne supporte plus de ne pas avoir arrêté le tueur Red John, et de ne pas pouvoir se venger. C’est ce qui le rend touchant et vulnérable.

 

Red John, l’assassin de sa femme et de son enfant, va‑t‑il prendre davantage d’importance ?

 

Red John et lui vont se rendre compte qu’ils sont plus « proches » qu’ils ne le pensent… Sa relation avec son ennemi intime, sa Némesis, est un des aspects les plus importants de la série. Je dirais même qu’il est essentiel.

 

Pourtant, les épisodes qui traitent de Red John dans cette saison se comptent sur les doigts d’une seule main…

 

Personnellement et égoïstement, j’aimerais bien que tous les épisodes traitent de Red John et Patrick Jane, mais c’est impossible. Le personnage n’aurait plus du tout cette dimension mythologique. Je crois que c’est cet équilibre subtil que les fans apprécient.

 

N’est-ce pas trop frustrant ?

 

Non, dans la mesure où tout ce qui ne concerne pas cet « arc narratif » est lui aussi intéressant. Mentalist est avant tout une série d’enquêtes « à l’ancienne ». J’ai toujours été un fan des bonnes veilles histoires de détectives où les enquêtes sont menées de façon traditionnelle, avec plusieurs suspects, où il faut procéder par élimination pour déterminer qui est coupable.

 

Qu’est-ce que les scénaristes privilégient dans ces enquêtes ?

 

L’aspect humain ! Je ne trouve pas très palpitant de découvrir qui est coupable en regardant une goutte de sang, dans un tube à travers la lentille d’un microscope. Vous pouvez faire dire absolument tout ce que vous voulez en utilisant la science comme alibi. C’est trop facile et ça ne m’intéresse pas.

 

Votre personnage n’utilise jamais la science. D’ailleurs, dès le début de son investigation, il connaît l’identité du coupable, et on voit parfois cette bonne veille voiture française qui rode près de lui. Patrick Jane est‑il le nouveau Columbo ?

 

J’aimerais bien. J’adore la série ! Même s’il y a des similitudes entre les deux, les épisodes de Columbo ont une structure radicalement différente. En tout cas, les scénaristes n’ont pas fait exprès, puisqu’ils ne connaissent même pas cette série ! Ils sont beaucoup plus jeunes que moi (rires)…

 

Est-ce que le jour où votre personnage va découvrir la véritable identité de Red John, la série va s’arrêter ?

 

Très certainement. C’est l’essence même de la série. Si un jour, Patrick Jane attrape Red John, il est impossible de continuer la série. Ou bien il faudrait remplacer ça par autre chose. Red John, c’est une sorte de Kaiser Sauze (figure emblématique du méchant dans le film de cinéma Usual Suspects, NDLR). Un mythe maléfique !

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