le 01 octobre 2018 - 18h41

Michael C. Hall

Cinq ans après la fin de Dexter, son interprète Michael C. Hall revient dans un thriller cathodique concocté par Harlan Coben en personne (Five, Une chance de trop). Costume élégant, sourire aux lèvres bien que complètement jetlagué, le comédien, qui vient d’arriver à la première édition du Festival Cannes Séries, est disponible, charmeur et prolixe. Morceaux choisis.

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Quelle a été votre première réaction lorsque vous avez reçu le script de Safe ?

 

J’ai adoré le script. Pas seulement pour l’histoire et ses nombreux rebondissements ou sa qualité d’écriture, qui est excellente, mais surtout pour le personnage que je devais incarner : Tom.

 

Pourquoi ?

 

C’est un personnage très éloigné de ce que j’ai pu faire auparavant, que ce soit dans Six Feet Under ou dans Dexter. J’avais enfin la chance de jouer quelqu’un qui est plus ou moins normal à qui il arrive un certain nombre de choses complètement folles. À l’opposé de personnages que j’ai pu jouer dans le passé qui, eux, faisaient des choses folles.

 

Qu’est‑ce qui a été le plus difficile pour rentrer dans la peau de ce personnage ?

 

Prendre l’accent britannique (rires). Je me suis aussi bien préparé en regardant des interviews de chirurgiens britanniques. Puis comme à ce moment‑là, je vivais à Londres, j’ai observé le comportement des gens autour de moi.

 

En quoi est‑ce différent de travailler en Angleterre par rapport aux États‑Unis ?

 

Les lois qui régissent les productions britanniques sont bien plus civilisées que celles en vigueur aux États‑Unis (rires). Ici, vous avez vraiment une fin de journée après un maximum de dix ou onze heures de tournage. Aux USA, vous tournez jusqu’à ce que le plan de travail soit terminé. Vous pouvez tourner neuf heures, mais vous pouvez aussi rester pendant seize heures sur le plateau ou plus… rien que pour ça, c’est très plaisant.

 

Safe commence par la disparition d’une enfant. C’est le sujet de beaucoup de séries récentes. Cela vous a‑t‑il gêné ?

 

Non, les séries sont souvent l’expression des peurs de notre époque. Et malheureusement, la disparition d’un enfant en fait partie. Ce qui fait la différence dans Safe, c’est le mélange des genres. C’est à la fois un thriller, une étude de personnages et un drame familial.

 

Connaissiez‑vous l’univers d’Harlan Coben avant de lire son scénario ?

 

Pas du tout mais ma mère est fan. J’ai découvert un univers surprenant, émouvant et très accaparant.

 

Quelle est la première question que vous avez posée à Harlan Coben lors de votre rencontre ?

 

Je lui ai demandé de me raconter la fin de la série, je n’avais lu que le premier épisode et comme un spectateur lambda, je voulais absolument connaître la suite ! C’est quelqu’un de très enthousiasme et de généreux.

 

Safe est une série qui s’inscrit dans le registre d’un thriller classique plus populaire et peut‑être moins ambitieux que les séries auxquelles vous avez participées auparavant. Est‑ce un choix volontaire de votre part ?

 

Aujourd’hui, il y a tellement de séries « high concept » que lorsque vous faites quelque chose de plus classique, de plus conventionnel, c’est vous qui sortez du lot finalement (rires). Ensuite, je ne me pose jamais la question en ces termes. Si j’ai fait Safe, c’est uniquement parce que je trouve que le script est bon !

 

Y’a‑t‑il une possibilité d’une saison 2 pour Safe ?

 

Je ne crois pas. À la fin, vous aurez toutes les réponses aux questions que la série soulève dès le premier épisode.

 

Dexter a été un personnage et une série si populaires que des années après (la série s’est arrêtée en 2013), on vous en parle systématiquement interview après interview. En avez‑vous assez ?

 

J’essaie de ne pas surréagir par rapport à cela. De ne pas le prendre avec trop de gravité. Je réalise simplement que Dexter constituera sûrement le premier paragraphe de ma nécrologie. Et si un jour quelqu’un en écrit une, peut‑être même que la première phrase de cette nécrologie évoquera Dexter. Mais ça me va très bien.

 

Une majorité de sériephiles pensent que Six Feet Under est la meilleure fin de série de tous les temps et celle de Dexter, la pire. Qu’en pensez‑vous ?

 

Être dans la moyenne, ça me convient très bien (rires).

 

Est‑ce qu’il y a un réalisateur avec lequel vous n’avez jamais tourné et avec qui vous aimeriez travailler ?

 

Michael Haneke ! Ce serait la concrétisation d’un rêve.

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