Le « Jack » de la saison 1 n’est plus tout à fait le même à la saison 5…
Et j’adore ça ! Nous avions planifié son évolution depuis le début avec Damon Lindelof (un des auteurs piliers de la série, NDLR). Il n’a jamais été question que je joue constamment Jack comme une espèce de chevalier blanc enfermé dans une armure étincelante. Si Jack est un héros au début de l’aventure et qu'il s’impose naturellement comme un leader, on voulait aussi que cette armure se fissure. Après quatre saisons, Jack est dépressif, drogué, suicidaire et alcoolique. L’île ne lui a pas apporté ce qu’il voulait et il est en quête de rédemption. C’est le vrai Jack qui est dans la saison 5, et il sera question pour lui de rédemption au cours de la saison 6.
Tous vos partenaires de la série disent que vous êtes le seul comédien à connaître la nature du final de Lost, c'est vrai ?
(silence). Ils disent vraiment que je suis le seul comédien à savoir ? C’est intéressant… Damon, lui, sait. Et je pense que pour lui, la fin est la même depuis le début. Il a suivi le même processus que beaucoup d’auteurs de séries : il a créé Lost en imaginant d’abord la fin. Pour ma part, à l'heure actuelle, je ne connais pas le dénouement de Lost dans son intégralité. Je n’en ai qu’une vision parcellaire. Uniquement des images que Damon m’a décrites. C’est tout !
Une chose est sûre, Lost prend davantage une tournure fantastique, ce qui semble gêner Evangeline Lilly (Kate dans la série, NDLR). Partagez-vous son avis ?
Evangeline a toujours été gênée par le côté fantastique de la série et je trouve cela particulièrement mignon (sourire). On a souvent eu de longs débats amicaux à ce propos. Moi, j’adore. D'ailleurs, selon tous les avis, c’est la meilleure saison de toute la série.
Pourtant, n’est-ce pas perturbant de jouer Jack en alternant différentes époques et différents univers ?
Non. Autant je suis totalement incapable d’avoir la même perception pour les autres personnages, autant lorsque je joue Jack, je sais parfaitement où et quand il se situe. Ce doit être plus difficile en revanche pour le public de savoir constamment où tout le monde se trouve, je le conçois…
Comment voyez-vous le futur des séries TV américaines ?
Je ne suis pas d’accord avec ceux qui prétendent que seules les séries à épisodes non-feuilletonants ont de l’avenir. Je pense qu’avec Lost, on a démontré qu’on pouvait avoir du succès en racontant une histoire aussi longue que dense. Cependant, je pense que le futur est dans les supports multimédia multiples et que l’hégémonie des grands Networks est terminée !
Comment vous sentez-vous à la veille du tournage de la sixième et dernière saison ?
Une partie de moi est indubitablement triste. L’autre très heureuse. J’ai déjà eu l’occasion avec La vie à cinq d’expérimenter ce que cela faisait de quitter un show après six années de travail commun. Même si je serai ravi de ne plus revoir certaines personnes, il y en a d’autres pour qui j’ai beaucoup d’affection. Leur dire au revoir sera très difficile. Par ailleurs, je me suis tellement investi pour interpréter Jack Shepard que ne plus jouer ce personnage va aussi me manquer. D’un autre coté, je suis très excité à l’idée de ne pas savoir ce que je vais faire l’année prochaine.
Vous n’avez vraiment aucune idée de votre futur ?
Je sais où je vais vivre. Je me fais construire une maison proche de mes enfants, de ma mère et de mon frère, mais pour ma carrière, rien n’est encore décidé. En tout cas, pas une série TV ! (rires).