Comment a débuté l’aventure Spartacus ?
Mon mari (producteur de Spartacus, NDLR) a toujours voulu tourner une série sur cette période. Quand la série Rome a été lancée, ça l’a complètement déprimé, car c’est vraiment dans cette direction qu’il souhaitait aller. Mais après avoir vu 300 de Zack Snider, nous avons immédiatement su qu’il était techniquement possible de faire notre version de Spartacus. C’est cette technologie‑là qu’il nous fallait, et c’est la chaîne Startz qui a eu le cran de financer le projet, qui allait rendre possible notre rêve !
Votre mari a‑t‑il insisté pour que vous jouiez dans une série aussi sulfureuse ?
Pas nécessairement (rires). Je dois admettre qu’il était un petit peu nerveux au moment de m’offrir le rôle‑clé de Lucretia. Il s’est véritablement demandé s’il était prêt à voir sa femme faire tant de choses à l’écran avec d’autres hommes (rires). Moi‑même, je déteste tourner des scènes de sexe ou de nu. Cependant, elles sont au cœur de Spartacus, et c’est essentiel de les assumer.
Aucun regret ?
Au final, sur le plateau entre deux prises, vous croisez parfois un figurant entièrement à poil qui va se chercher un café (rires), mais on finit par très vite s’y habituer !
Pourquoi avoir dit oui, vraiment ?
Je savais déjà à quoi Spartacus allait ressembler, je savais que ce serait une série inédite et que mon rôle serait bon.
Qui est Lucrétia, le personnage que vous incarnez ?
C’est une belle salope (rires). Mais pas seulement. Cela aurait été tellement plus simple d’en faire une pure garce… C’est une survivante, elle a des failles et c’est ce qui la rend parfois humaine et touchante.
Tourner sur fond vert sans véritables décors est‑il un problème ?
C’est difficile, puisque vous êtes sans arrêt en train d’imaginer votre environnement, et que le spectateur doit y croire. Si vous‑même vous n’avez pas l’air d’y croire, vous pouvez ajouter les meilleurs décors de synthèse du monde, ça ne marchera pas. Si vous avez la tête de quelqu’un qui regarde une balle de tennis suspendue au bout d’un bâton, ça va se voir ! Il suffit parfois d’une seconde d’hésitation ou de déconcentration pour qu’une scène soit ratée.
Pourquoi avoir déclenché un buzz aussi énorme sur la série avant même son tournage
?
Parce que les gens adorent ça ! Aujourd’hui, vous êtes obligé de faire énormément de tapage pour avoir l’attention des médias et du public.
Pensez-vous que la série soit choquante ?
En surface, c’est peut‑être choquant, mais la série dans sa globalité développe une véritable tension dramatique, donc ce n’est pas gratuit.
Quelle est la limite à ne pas dépasser ?
Dans les scènes de sexe, tout est suggéré, rien n’est vrai ! Sur le tournage, personne n’était obligé de faire quelque chose qu’il déteste ou qui le répugne.
La série respecte‑t‑elle la véritable histoire de Spartacus ?
Deux historiens sont en permanence sur le tournage pour vérifier qu’on ne fait pas historiquement n’importe quoi. Maintenant, Spartacus n’est pas un documentaire, c’est du divertissement, et notre travail, c’est de vous entraîner avec nous dans une aventure qui va vous couper le souffle. Si, pour cela, on est parfois obligé de faire quelques entorses historiques, on le fait.
Pensez‑vous que les fans de Xena sont décontenancés de vous voir ainsi dans Spartacus ?
Je crois que j’ai fait ce qu’il fallait pour ça ! Les deux personnages sont totalement différents et il ne peut pas y avoir de confusion possible. J’ai aimé incarner Xena, mais pendant trop longtemps, on a cru que je ne pouvais faire que ça. L’étiquette a mis beaucoup de temps à partir. Heureusement, aujourd’hui, je pense que mes fans me voient plus comme Lucy que comme Xena.