À quand remonte l’idée de Real Humans ?
J’ai eu l’idée de la série en 2006. C’était un peu comme une petite graine qui a commencé à germer dans ma tête. Je me suis demandé dans quel état serait l’humanité si on pouvait acheter un robot dans un magasin comme on achète un ordinateur ou une voiture. Lui faire faire votre vaisselle, laver le linge… et même avoir des relations sexuelles avec lui. C’est à partir de là que la tension dramatique s’immisce dans le sujet (rire).
Pourquoi ?
Car inévitablement, des humains vont tomber amoureux de leur robot. Ils vont essayer de les rendre séduisants, et bien sûr, cela va engendrer tout un tas de problèmes que personne n’a anticipé.
Real Humans est davantage un récit d’anticipation ou une série de science‑fiction ?
Je pense que c’est un mix des deux. C’est une fiction sur la science, donc c’est de la science‑fiction. Bien sûr, ce n’est pas Stark Trek avec un monde et un style totalement futuristes. Mais cela ne nous empêche pas d’aborder des thématiques qui font partie du genre comme la science, la robotique et leurs conséquences sur le monde.
Êtes‑vous, vous‑même, un amateur de science‑fiction ?
Non, pas vraiment. Je ne déteste pas le genre mais je ne suis pas un fan absolu non plus. De toute façon, je n’ai jamais voulu faire de Real Humans une série de science‑fiction.
Comment résumer cette saison 2 ?
Elle est plus noire, offre davantage de suspense et se révèle un peu plus violente que la saison précédente. Le conflit entre les différentes factions dans la série est au cœur du récit. Certains humains aiment les Hubots presque de manière religieuse. D’autres humains les détestent. Donc évidemment, ça va exploser.
Pourquoi ne pas avoir choisi, à l’instar de la saison 1, d’écrire seul cette nouvelle saison ?
J’avais besoin de quelqu’un pour m’aider. Je ne me sentais pas de l’écrire seul. Et j’ai adoré collaborer avec un autre scénariste. Nous avons tenté d’aborder de nombreuses thématiques et tous les genres. Nous avons été de la comédie à l’horreur pure en utilisant tout ce qu’il peut y avoir entre les deux. Nous n’avions pas beaucoup de références précises en tête, si ce n’est tout ce qui appartient à la pop culture.
Pourquoi la question du sexe est‑elle très souvent au cœur de Real Humans ?
Toutes les séries dramatiques tournent invariablement autour des rapports entre les personnes. Si un jour, vous voulez raconter une série où il n’y a pas de rapports humains entre les personnes, cela ne donnera rien et personne ne regardera votre série. Dans les rapports humains, il y a obligatoirement du sexe et de l’amour. C’est une question clé dans Real Humans. Vous ne pouvez pas voir de relation, du point de vue humain, purement sentimental, avec un Hubot. C’est impossible. Alors que vous pouvez avoir des relations sexuelles avec eux. Dès lors, cette frontière entre les deux est obligatoirement au cœur du récit.
Cette nouvelle saison est aussi davantage tournée vers la politique...
Oui, quand les Hubots deviennent une communauté importante, la politique est obligatoirement plus présente. C’est ce qui, à mon avis, rend cette saison encore plus complexe et passionnante à la fois.