le 04 mai 2009 - 15h13

Famke Janssen

James Bond Girl dans Goldeneye, transsexuel manipulateur dans Nip/Tuck et mutante schizophrène dans X-Men 3, Famke Janssen alterne les rôles et les personnages hétéroclites. Au cinéma, à la télévision ou en interview, la belle Famke étonne toujours.
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Quand vous avez appris que ce n’était plus Bryan Singer qui s’occupait de la réalisation de X-Men 3, mais Brett Ratner, votre volonté de faire le film a-t-elle été remise en question ?

 

Non, pas du tout. Même si dans un premier temps, j’ai effectivement pu douter de la cohérence entre les trois films avec le départ de Bryan, lorsque j’ai eu Brett au téléphone, il m’a complètement rassurée. Il voulait absolument inscrire X-Men : the Last Stand dans la continuité des deux autres. C’était même sa priorité. Et puis tous les autres comédiens sont restés. Alors…

 

Ce sont pourtant deux réalisateurs qui, sur le papier, n’ont pas du tout la même approche d’un long métrage. Il n’y a qu’à compulser leur filmographie respective pour s’en rendre compte…

 

Oui, ce sont deux réalisateurs complètement différents. Si Brett avait été l’initiateur de la franchise X-Men, la trilogie aurait été une expérience radicalement différente. Mais Brett a vraiment tenu compte de ce que Bryan avait mis en route sans jamais le remettre en question. J’ai bien conscience que les deux premiers X-Men sont presque des films noirs, avec une forte dimension intellectuelle, et que le N°3 est plus dans l’action. Mais encore une fois, je pense qu’il a réellement tourné la suite des deux premiers.

 

Qu’attendiez-vous du destin de votre personnage ?

 

J’avais un peu plus d’appréhension par rapport à ça. À la fin de X-Men 2, mon personnage devient le Phénix, un mutant extrêmement puissant et maléfique. Je me demandais si le studio allait poursuivre dans cette direction très sombre. C’est légitimement que je me suis posée ces questions. Je n’ai été rassurée qu’en lisant le script. Ce qu’ils avaient prévu pour mon personnage m’excitait beaucoup. J’avais même hâte d’y être et de le jouer avec une nouvelle énergie. C’est tout ce que j’adore dans mon métier !

 

Aviez-vous conscience de l'attente du public pour le troisième opus, qui avait déjà beaucoup aimé les deux premiers ? Sans parler de la grosse pression des fans des comics

 

Non, pas une seconde. Nous n’allions quand même pas nous mettre une pression supplémentaire pour le troisième, alors que nous avions résolu ça précédemment. On avait même réussi à rassurer les fans les plus irréductibles dès le premier épisode.

 

Saviez-vous dès le premier X-Men que votre personnage allait évoluer dans cette direction ?

 

Pour le premier X-Men, nous avions conscience que le film serait extrêmement sombre, car Bryan Singer sortait de Usual Suspects. Mais pour tout dire, la majorité d’entre nous ne connaissait rien aux comics dont s’inspirait le film. Et une fois sur le plateau, nous n’avions pas plus d’indices sur le potentiel économique du film. C’était sombre ! Le film s’ouvre quand même sur un camp de concentration durant la Seconde guerre mondiale ! Il était impossible pour quelqu’un de l’équipe de deviner que ça allait remporter un immense succès, et encore moins que ça puisse devenir une trilogie voire plus. C’est pour ça que je n’ai jamais eu conscience à ce moment-là que mon personnage aurait l’opportunité d’évoluer dans une suite. Suite à laquelle je ne croyais pas au moment du tournage. J’ai eu le même sentiment pour le deuxième. Pour le troisième, le départ de Bryan pour faire Superman semblait condamner la franchise… Tout ça pour dire que je n’ai jamais appréhendé le personnage de Jean Grey avec une possibilité d’évolution. Ça s’est fait au fur et à mesure. Il m’est donc impossible de décrire mon personnage. Il est différent dans chacun des trois films. Le Phénix du troisième long métrage est à l’opposé de ce qu’il est dans les deux autres. C’est de la schizophrénie pure et simple.

 

Vous exprimez plus de choses avec le regard qu’avec les dialogues. C’est quelque chose qui vous plaît ?

 

C’est un exercice passionnant pour un acteur. Vous savez, je me prépare pour tous les rôles que je joue. On peut même dire que je me prépare à outrance. Mais c’est différent pour chaque film. Vous ne pouvez pas faire la même préparation si vous jouez une strip-teaseuse ou une pompiste. À l’inverse, pour une super-héroïne, la base de vos recherches est plus difficile à appréhender. J’ai déjà rencontré une strip-teaseuse mais je n’ai jamais eu l’occasion de rencontrer la mutante la plus puissante de l’univers (rires). Pour X-Men 3, je me suis énormément documentée sur la schizophrénie, car j’étais curieuse d’exprimer au maximum cet état. J’ai regardé un document sur une jeune femme complètement schizophrène. On pouvait déceler le mal qui la rongeait uniquement dans son regard. Elle contenait dans l’expression de ses yeux une rage folle qui ne s’exprimait pas autrement. C’est cette expression que j’ai essayé de reproduire dans le film et je pense que ça fonctionne mieux qu’un dialogue, même s’il est bon (rires).

 

Avez-vous un préféré parmi les trois premiers films de la trilogie ?

 

(elle hésite). Il faudrait que je les regarde à nouveau pour me prononcer. Les trois ont été pour moi des expériences très différentes. Il s’est passé tellement de choses à chaque étape que je ne veux pas les départager. Je soulignerais simplement que Bryan Singer est un excellent directeur d’acteur et que j’ai adoré travailler avec lui sur les deux premiers X-Men (sourire).

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